Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Auteur/autrice : Catherine Aimelet-Perissol

L’Année Nouvelle ! Nouvelle, vraiment ?

Comment vous la voulez cette Nouvelle Année ?
Bonne, heureuse, joyeuse, en santé, sans Covid, sans masque sans privation, mais avec embrassades, musées, théâtre et cinéma ? Tout ça à la fois ? Oui, bien sûr !


Voilà ce que nous désirons tous retrouver. Nous savons pourtant que quelque chose devrait changer dans nos habitudes consommatrices pour que le monde change, mais… Mais, nous sommes tellement attachés à (ou par) nos représentations, nos croyances et nos fictions, tellement accrochés de nos habituelles réponses pour satisfaire notre désir d’existence que nous ne voyons plus que celles-ci créent naturellement de liens qui enferment ! Ces évidences font partie de nous parce qu’elles sont source de confiance, de certitudes mais aussi d’identité et qu’elles maintiennent une cohérence à notre monde.


Alors, rien de vraiment nouveau finalement ? Plutôt le connu confortable ? Que l’année soit nouvelle sur le calendrier, OK. Qu’elle nous surprenne en mieux et sous la forme de cadeaux, OK. Mais qu’elle le soit sous la forme d’une crise, très peu pour nous ! En fait, le rapport à la nouveauté est bien plus difficile qu’il n’y parait. Faire du nouveau avec l’ancien est difficile à imaginer.


Plutôt que de nous en vouloir d’une telle attitude, de baisser les bras ou de nous distraire en attendant l’effondrement annoncé par beaucoup, nous pourrions commencer par regarder comment la logique émotionnelle éclaire le rapport à la nouveauté, au neuf et au changement.

 
Le responsable de cet état de fait en est le système nerveux lui-même. Il organise notre rapport à ce qui nous est extérieur — les autres, les événements —. Via la perception de nos sens, dans un va-et-vient d’informations sous la forme de sensations et de réactions d’adaptation automatique, notre équilibre homéostatique se maintient dans une cohésion favorable à la vie, à l’origine de l’autoconservation et de la croissance. En cherchant à prolonger dans le temps et en conscience cet équilibre, nous participons au monde, nous en sommes une partie.


Toute notre organisation cérébrale tend ainsi à réduire au maximum l’écart entre l’intention de garantir un état de satisfaction, voire de plaisir, et le résultat de nos comportements censés garantir cet état. La jauge, c’est le ressenti émotionnel, le sentiment éprouvé qui fait suite au comportement adopté. Par exemple, vous avez l’habitude d’exprimer vos envies de cadeaux à votre conjoint pour Noël, persuadé qu’ainsi, vous lui facilitez la tâche et obtenez ce que vous voulez. Mais, celui-ci achète autre chose, persuadé qu’ainsi, il vous fera une surprise et qu’il n’en aura que plus de mérite à vos yeux. Vous voilà déçu, incompris ! Le décalage entre projection et résultat est en effet à l’origine de ce ressenti de dépit. S’en suivent vos représentations binaires sur le couple, l’amour ou le partage. Décidément, c’est compliqué de vivre à deux. L’envie vous vient de retrouver des amis sur les réseaux sociaux. Eux vous comprendront…


Pourtant, et c’est là un paradoxe apparent, cette organisation a bel et bien une intention vitale : réduire l’écart entre satisfaction du désir et résultat, c’est assurer l’équilibre ! Oui, mais assurer l’équilibre réduit la capacité à s’ouvrir à la nouveauté, à la surprise, à l’inhabituel, à l’insolite. Mieux vaut connaitre le processus plutôt qu’en vouloir à l’autre, ou à soi.


Alors, comment faire de cette année une Bonne Année ?

  • En reconnaissant nos comportements pour ce qu’ils sont vraiment : des habitudes profondément ancrées dans le registre automatique de nos systèmes défensifs qui laissent peu d’espace pour recevoir le nouveau
  • En retenant, dans un effort de conscience, nos automatismes destinés à réduire l’écart entre désir de satisfaction et résultat obtenu. Cet effort de s’empêcher ouvre la voie à l’imagination d’autres possibles dans une même intention… exister.
  • En osant la coopération, espace d’écoute et d’expression qui permet aux individus de donner et recevoir des autres, de rendre et de demander.   

Moins glamour que les traditionnels vœux mais plus juste.


Que 2021 soit l’occasion pour chacun de venir apprendre avec nous le langage de la Vie Émotionnelle !

Catherine Aimelet Périssol

La logique émotionnelle au chevet de la santé

Conférence thématique animée par le Dr Catherine Aimelet Périssol le 15 mai 2020 à 19h

Facebook, page de la Logique Émotionnelle

Nos maladies sont-elles psychosomatiques ou somato-psychiques ?

Nos maladies nous rappellent à la valeur biologique de l’existence et tendent à restaurer l’homéostasie sans que nous soyons le plus souvent conscients de ce processus.
Bonne nouvelle! Nous pouvons devenir conscients et participer activement au phénomène naturel d’auto-guérison.

Il est temps, face aux événements auxquels nos esprits sont confrontés, de nous rappeler que la santé comme la vie est une prise de risque,
La sécurité sanitaire, la santé, n’est pas un droit mais un désir: il nous invite, voire nous presse d’agir avec sobriété, autonomie et attention et à consentir à être naturellement tiraillés entre préserver la vie et développer sa liberté.

Catherine Aimelet Perissol

La logique émotionnelle au chevet de la santé

« La santé est un état précaire qui ne laisse rien présager de bon ». Ce mot mis dans la bouche du Dr Knock par Romain Rolland, est destiné à faire rire les spectateurs. Nous sommes au théâtre, spectateurs de la stratégie habile du médecin pour convaincre les naïfs de supposées maladies. Le moyen est simple : lui, « le sachant », leur donne à douter de leur santé et de leurs capacités à se porter bien.

Mais le théâtre s’invite dans nos vies : nous voilà nombreux à douter de nos capacités face à l’infection du virus. Et ce doute est la source de la peur. Même en entendant que l’atteinte virale est le plus souvent bénigne, qu’elle guérit en quelques jours le plus souvent, rien n’y fait.

Il est souvent évoqué que nous sommes surtout saisis du virus de la peur. C’est oublier que la peur, dans le processus émotionnel, est fonction des actions et des pensées qui accompagnent notre désir d’existence, désir naturel et vivant que l’on reconnait dans le désir d’avoir la santé. Tradition des vœux de bonne santé du 1er janvier, trinquer à sa santé, demander comment va la santé… Autant d’habitudes collectives qui disent notre attachement à notre existence, qui passe par une bonne santé.

Douter en ces temps de pandémie, c’est hésiter entre deux données : entre l’attention au virus et sa virulence répétée à longueur de spots sur les médias d’un côté, et l’attention à sa propre nature, dotée de capacités de résistance et d’auto-guérison naturelle de l’autre. D’où une tension intérieure qui engendre peurs, colères ou lassitudes.

Le doute est une ressource précieuse quand il s’applique à l’observation de notre environnement puisqu’il ouvre au questionnement : quoi, comment, qui… déploie un espace sain de curiosité. La médecine est, ainsi que toute science, faite de doutes, d’observations et d’expériences. Mais le doute qui s’applique à soi dans son désir d’existence tel que je suis est délétère. Le doute qui donne à croire que nous n’existons que du fait de l’autre -ou que du fait de la chimie- nous prive d’attention et de soin au Soi.

Nous pouvons commencer à revenir à ce soi, corps esprit, en devenant plus conscient de ce qu’est réellement la santé.

La logique émotionnelle, en invitant à nous fier au mouvement naturel de résonnance du corps esprit à l’environnement, donne à la santé sa valeur biologique et rappelle, notamment, ces fondamentaux:

  • Nous avons un système automatique d’auto-guérison nommé système immunitaire qui se manifeste d’autant mieux que nous le laissons opérer. Non, ce n’est pas le pansement ou la plâtre qui guérit la plaie ou la fracture mais bel et bien le corps lui-même ! Oui, le corps a une intelligence de vie qui dépasse largement nos connaissances actuelles.
  • Comme l’émotion, la santé nous appelle du côté d’une sobriété et d’une autonomie, d’un soin bien différent du fameux bien-être qui est plus évitement de toute entrave que respect de soi. Vivre pleinement comme le disent certains est chose saine quand nous portons attention aux ressources qui sont déjà à l’œuvre et présentes.
  • La santé comme la vie est naturellement prise de risque. L’idée de ne « rien sentir de fâcheux ou de gérer son corps et ses émotions » n’aboutit qu’à encore un peu plus de stress, donc de fragilité, donc de dépendance à l’idée que nous ne serions en santé que grâce à la chimie…

Finalement, notre job est de nous fier au processus vivant, celui de l’émotion comme celui de l’immunité, de l’accompagner en conscience vers le retour à l’homéostasie, entre conservation de ce qui est et croissance, et lui ajouter, si urgence, des techniques qui ont fait leurs preuves ou d’en inventer de meilleures sans obérer pour autant la recherche naturelle d’équilibre. Le Primum non nocere, si cher à Hyppocrate.

Catherine Aimelet Perissol

Confinés mais à l’abri, dé-confinés mais en risque !

Conférence thématique animée par le Dr Catherine Aimelet Périssol le 29 avril 2020 à 13h00

Facebook, page de la Logique Émotionnelle

L’indécision émotionnelle ou la recherche de d’équilibre

Qui, en cette période d’incertitude, ne se sent pas soumis à de fréquentes tempêtes sous un crâne.
Comme celle décrite par Victor Hugo dans les Misérables :


Jean Valjean passa une nuit blanche,
tiraillé entre le vol de bougeoirs en argent, garantie de survie,
et la reconnaissance vis à vis de celui qui l’avait recueilli et nourri?
Il les vola et fut à nouveau sauvé par leur propriétaire qui assura aux gendarmes qu’il les lui avait donné!

Ces tempêtes émotionnelles sont bien sûr accentuées par l’expérience que nous vivons:
Confinés, pour la plupart, avec envies pressantes d’en sortir le 11 mai ?
toujours au travail et envie d’être rassurés ? 
alourdis par la charge mentale et envie d’être, enfin, débarrassés?
désœuvrés et envie de s’éclater ? 

La Logique Émotionnelle éclaire ces expériences par la connaissance du fonctionnement du cerveau.
nous nous sentons tiraillés en raison d’un conflit de polarités:
une partie aspire à conserver ce qui est connu et rassurant,
une autre aspire à dépasser cette limite.
Conservation contre croissance. En nous, ça fait controverse.
Comment la LE peut nous aider à prendre position et recouvrer l’équilibre?

Questions / réponses sur l’actualité

Conférence thématique animée par le Dr Catherine Aimelet Périssol le 22 avril 2020 à 13h00

Facebook, page de la Logique Émotionnelle

Contrairement à notre habitude de chercher des réponses à l’extérieur ou dans nos évidences
selon lesquelles ce serait la situation actuelle qui serait stressante,
nous allons chercher nos réponses plutôt à l’intérieur, dans la logique du processus émotionnel de notre système nerveux.
Cette rencontre sur FB nous permettra de préciser certains points et de répondre à vos questions concernant l’observation que nous pouvons faire en temps de confinement et d’évitement de liens.

  • Qu’est-ce qui fait que nous n’y avons pas vraiment cru à cette pandémie au début?
  • Qu’est-ce qui fait que nous sommes autant soumis à faire toujours la même chose?
  • Qu’est-ce qui fait que l’incertitude nous effraye?
  • Qu’est-ce qui fait que nous vivons mal cet enfermement relatif?
  • Qu’est ce qui fait que nous sommes si prompts à juger?
  • Qu’est-ce qui fait que nous nous sentons mieux en agissant?
  • Qu’est-ce qui fait que nous cherchons autant à obtenir des informations sur la suite?
  • Qu’est-ce qui fait que la proximité avec nos proches peut nous être à ce point insupportable?

Nous observerons que c’est à l’intérieur que réside l’intelligence, c’est à dire notre capacité à lire ces événements et les assembler pour leur donner du sens, selon la définition même du mot « intelligence ».

La vie (à l’) intérieur(e) : nature contre culture ?

Et si nous osions observer la vie intérieure puisque nous y sommes, à l’intérieur ? Au risque d’être déçu de n’être « que ça » ?


Aie ! Le confinement et la présence d’un virus, invisible et contagieux, nous pressent de réaliser que la vie du corps -notre part animale- a la priorité sur nos habitudes culturelles. Un mauvais coup pour notre sacro-sainte intelligence ? Pas si sûr. Et si cette reconnaissance nous permettait, enfin, de devenir un peu plus humain, plus sain de corps et d’esprit ?

Souvenez-vous, c’était il y a quelques semaines ou quelques heures…

  • Le coronavirus, c’est comme la grippe. Ce n’est pas la peine d’en faire toute une histoire. Ou comment l’émotion nous fait rechercher le connu pour comprendre et surtout maitriser l’inconnu.
  • Moins de morts que par accidents de trottinette…Ou comment l’émotion nous presse de nous rassurer.
  • Compter le nombre de morts au nom de la transparence. Ou comment nous utilisons la dramatisation émotionnelle pour sortir du déni et entrer dans la réalité. 
  • Experts, chercheurs, que disent-ils ? Ou comment l’émotion nous pousse à faire confiance à ceux qui se disent ou sont étiquetés sachants. Sachants qui eux-mêmes se réfèrent à ce qu’ils savent déjà. 
  • Pas de ça chez nous ! Ou comment l’émotion nous faisait rejeter le drame qui se passait de l’autre côté des Alpes.
  • Tout le monde ne peut pas se tromper ! Ou comment l’émotion nous presse de nous imiter les uns les autres dans un souci d’appartenance.

Autant de conséquences cognitives, autrement nommées biais cognitifs, liées au fonctionnement de notre système nerveux. Le cerveau existe pour éveiller notre désir d’existence, voire de survie. Pas pour refléter la réalité environnementale !


Nous ne le dirons jamais assez ! Nous sommes définitivement des êtres émotifs, des personnes que leur système émotionnel mobilise, fait agir, fait décider et même qui colore leurs choix.


Nous sommes saturés d’informations, via des mails ou des vidéos: les unes nous divertissent et prêtent au sourire ; d’autres nous alertent ; d’autres encore nous invitent à la sérénité et à regarder les fleurs éclore. Toutes sont des initiatives qui aident leurs auteurs à tenir bon dans la crise, en espérant qu’elles aideront peut-être d’autres à faire face. Toutes disent quelque chose d’émotionnel dans notre rapport à nos quatre besoins fondamentaux : la sécurité, le lien, le sens et le bonheur. Besoins auxquels nul n’échappe.


C’est dans la biologie que nous trouvons la logique de l’émotion, justement dans la part naturelle de notre humanité, celle qui tend à la satisfaction automatique de l’équilibre ou homéostasie. Face à un événement décalé par rapport à ce que nous connaissons et cherchons à retrouver, nous nous sentons déstabilisés, nous perdons notre équilibre intérieur. S’en suivent des réactions, voire surréactions dans l’urgence. Et plus nous sommes déstabilisés, plus nous cherchons à compenser. Tel est la nature du mécanisme émotionnel inscrit dans le corps esprit !


L’émotion est intelligence de vie. Avant de chercher à devenir encore plus intelligent émotionnellement, nous pouvons tous commencer par reconnaitre cette intelligence là où elle se manifeste : dans la peur, dans la colère, dans la tristesse, dans l’excitation. Car ces ressentis, par la peine et la pression qu’ils contiennent nous invitent à un geste inhabituel : prendre soin en conscience. Ce geste est justement réveillé par la contagion actuelle.


A condition de ne pas céder aveuglément aux habitudes mentales qui consistent à vérifier que nous pouvons continuer à avoir ce qui vient de nous être ôté, c’est-à-dire certaines formes bien connues de sécurité, de lien, de sens et de bonheur. Car ces automatismes ne font finalement que nous parler de ce qui a été et que nous voulons conserver.


Comment faire s’aider à prendre soin de soi ? 

  • Regarder les faits plutôt que réfléchir par analogie avec le connu.
  • Se laisser surprendre plutôt que vouloir contrôler
  • Suspendre ses habitudes comme toujours chercher à (se) rassurer à court terme
  • S’observer monter comme des blancs en neige nos craintes et nos projections mentales, sans se juger.
  • Accepter l’incertitude, c’est-à-dire décider de faire ce qu’il est possible de faire aujourd’hui puisque personne ne sait rien de la suite. Et le faire. De toute façon, le néocortex cérébral fabrique des possibles et crée des histoires ; c’est son job. Ça ne veut pas dire qu’il a raison ; ça veut dire qu’il nous invite à être créatif en conscience du processus émotionnel.

Donc, comment disait Tintin sur un dessin reçu récemment : Bon, si j’ai bien compris, tant qu’on ne l’a pas attrapé, on n’est pas immunisé et tant qu’on n’est pas immunisé, on est confiné pour ne pas l’attraper…
Laisser vous entrer en résonnance avec les faits, c’est plus raisonnable !


Catherine Perissol

Exister, faire de sa vie une réalité

Conférence thématique animée par Catherine Aimelet Périssol le 19 mars 2020

Facebook, page de la Logique Émotionnelle

Après avoir abordé les thèmes de la confiance et de l’estime de soi, lors de ce nouveau Live, nous aborderons le thème du sens de sa vie.

Le désir d’existence est la résultante de la confiance et de l’estime : se fier à ses expériences corporelles et au mouvement vital de l’émotion, se reconnaitre dans nos échanges avec les autres, voir ce que nous donnons et recevons sont des points d’appui essentiels pour réaliser sa vie.

Mais que signifie « réaliser » sa vie ?

Nous vivons ce paradoxe. Puisque nous agissons, parlons, éprouvons, aimons, décidons…c’est bien que notre vie est réelle ! Pour autant, nous avons souvent cette certitude de ne pas vivre notre vie, d’être à côté de notre vie. Le plus souvent nous attribuons ce sentiment à la société ou aux autres qui empêcheraient que nous soyons nous-même.
Mais cette approche est insuffisante et frustrante.

La LE peut nous aider à voir plus clairement ce qu’est réaliser sa vie ou plutôt, faire de sa vie une réalité.

Un petit pas du côté du désir…

La mode est au changement ! Et la nouvelle année plaide une fois de plus pour que les bonnes intentions deviennent enfin des réalités (pas comme les années précédentes !)

Changer de comportement, changer pour être plus positif, moins stressé, plus bienveillant avec soi et les autres, pour s’occuper mieux de ses enfants, pour améliorer ses relations avec son conjoint, changer de travail, dire enfin tout haut ce que l’on pense tout bas, et même changer pour sauver la planète…Et si cette pression à changer était contre-productive ?

Penchons-nous d’abord sur ce que représente le changement pour un organisme vivant comme le nôtre : des milliards de connexions dans l’ensemble du système nerveux ont établi des habitudes de comportements, de sentiments et de pensées ; elles permettent de conserver notre équilibre corporel, relationnel et culturel.

Changer, c’est bouleverser tout un système fondé sur la survie de l’être, système dont nous n’avons aucune conscience !

Chacun veut changer mais en même temps, dans l’intimité de ses cellules, souhaite conserver ce qu’il obtient en agissant comme il agit. Alors, c’est foutu ? Sommes nous condamner à reproduire le déjà connu ?

Nous sommes convaincus que la prise de conscience du prix fort de certaines habitudes devrait nous en libérer. Les maladies psychosomatiques, les conflits, l’épuisement émotionnel, les troubles de l’humeur, la souffrance psychique devraient nous pousser à prendre soin de soi, des autres et de notre planète Terre.

Mais nous sommes là dans l’erreur de croire que notre système nerveux serait une simple mécanique. Nous sommes en réalité un organisme vivant qui tend automatiquement à conserver ce qui assure sa survie, à répondre dans l’immédiateté à un désir d’existence et cela, coûte que coûte. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’injonction à changer nous stresse encore plus: plus nous voulons supprimer une habitude reliée à la survie, plus elle s’impose.

Nous en vouloir, nous traiter d’incapable ou en vouloir aux autres ne fait qu’ajouter un peu plus de souffrance. L’inverse de ce à quoi nous aspirons !

La logique émotionnelle nous invite à une toute autre attitude : elle nous propose de nous fonder sur le désir vivant lui-même. L’envie au cœur de la survie. De nous laisser inspirer à partir de notre désir naturel d’existence, individuellement et collectivement. Nous référer au désir plutôt que nous référer à la peur, à la colère ou la tristesse qui ne sont que la conséquence de nos habitudes. Poser notre attention, non plus sur ce que nous voulons changer de soi mais sur notre besoin de confiance (sécurité), de place (identité) et de sens (réalité d’être). Cette attention est la source de ce que l’on nomme l’intuition.

L’émotion est, par nature, un mouvement intelligent, comme une boussole. Son langage est vivant, donc en recherche d’équilibre entre conservation des acquis et croissance ou évolution. Un équilibre délicat à soutenir parfois, ce qui déclenche en soi et avec les autres un conflit d’intérêt : la pensée veut changer, le corps veut garder. Et c’est toujours le corps qui l’emporte, histoire de rester vivant !

D’où l’importance du petit pas du côté du désir ! Un petit pas qui donne le change au système nerveux. Un petit pas qui, l’air de rien, donne un petit mouvement qui passera presque inaperçu et sera donc accepté par le système. Il s’agit d’ajouter une variante qui va aller dans le sens de l’existence, celui de son désir de sécurité, d’identité de sens et de plaisir, ajouter un tout petit mouvement. Un tout petit truc pour soi, rien que pour soi. Il ne s’agit pas simplement de se faire plaisir, mais de faire un peu de neuf. Comme le disait- presque- Neil Armstrong en marchant sur la lune, un petit pas pour soi, un grand pas pour son humanité.  
En pratique ?

  • Temps 1, incontournable: Qu’est-ce qui est satisfait en moi à faire ce que je fais comme je le fais ? Quel désir, quel besoin ?
  • Temps 2 : Identifiez comment je m’y prends déjà.
  • Temps 3 : Quel tout petit, mais vraiment tout petit pas puis-je faire d’autre pour satisfaire le même besoin ?
  • Temps 4 : Interdiction d’en faire plus durant une semaine entière !

Faites le bilan au huitième jour ou à la fin du mois si vous avez allongé l’expérience et noter ce qui …a changé. Et alors, souriez. Vous êtes en cours de changement.


JE SOUHAITE, A TOUTES ET TOUS, UNE ANNÉE 2020 LUMINEUSE!


Catherine Aimelet Perissol

Ma bible des émotions

De Catherine Aimelet-Périssol et Aurore Aimelet
(Leducs, 2019)

Nous ne pouvons vivre sans émotions.
Pas simplement parce qu’elles colorent la vie de joie, de peur, de colère ou de tristesse, mais parce qu’elles sont vitales.
Elles sont nos guides, nos alliées, et veillent sur la satisfaction de nos besoins.
Autant dire la préservation de notre existence ! Alors, ne tombons plus dans le piège qui consiste à les refouler, les nier ou les contrôler.

Comment accueillir nos émotions ?

Comment les reconnaître, les comprendre et faire bon usage de leur messages et ainsi éviter qu’elles nous submerge ?

La pression pour être zen, n’est-ce pas un comble ?

Des hauts et des bas

Au fil des entretiens d’écoute, mais aussi en lisant la presse ou en partageant tout simplement un diner entre amis, je m’interroge, voire je m’inquiète.

Ne savons-nous plus tolérer les bas, les creux de vie, les manques, les failles, les échecs ?

Ne sommes-nous plus que des individus seuls et contraints de réussir leur vie, de n’avoir que des hauts, d’avoir une croissance sans fin ?

Faut-il douter de soi et aller voir un psy dès qu’apparaissent un souci, une épreuve chez soi, chez son conjoint ou ses enfants ? 


Dans un échange avec un journaliste à propos du burn out dans le milieu des jeunes artistes, nous en venions à évoquer le phénomène de harcèlement. Pour mettre en évidence que, si le harcèlement social et comportemental existe bel et bien dans tous les groupes : familles, écoles, entreprises, associations- c’est aujourd’hui, en plus, à un auto- harcèlement que nous assistons.


Une sur-exigence de moi vis-à-vis de moi qui devrait être plus, mieux dans sa peau, dans son job, dans son métier de parent, dans sa vie en collectivité… Jusqu’à l’effondrement.


Notre système émotionnel, dans son intelligence à veiller sur l’équilibre homéostasique, n’a alors plus que cette solution pour nous avertir de la dangerosité de faire dépendre notre existence d’une image idéalisée de soi, une image revisitée par ce que nous pensons que nous devons faire, être et donner pour avoir une place dans notre société.

Cet auto-harcèlement est sournois : nous avons bien compris qu’il ne faut pas attendre des autres de la reconnaissance, tous les journaux nous le rabâchent…
Mais nous n’avions pas prévu que c’est nous-mêmes qui nous infligerions cette pression, jusqu’à nous demander de gérer nos émotions et de ne se mettre aucune pression !

La pression pour être zen, n’est-ce pas un comble ?


Pression qui va devoir bien sûr trouver un exutoire, les autres : celui qui nous empêche ou nous blesse, les migrants, les politiciens, les voisins, les psys, ceux qui nous mentent, qui ne comprennent rien !
On rêve d’une vie tranquille, calme, en sécurité, sans vague.

Une vie sans tout ça, c’est-à-dire sans trouble, sans bas.

Mais est-ce une vie ?

N’est-ce pas plutôt une image de vie, idéalement débarrassée d’émotions, de vibrations, de doutes, d’épreuves ?
La connaissance du langage émotionnel nous donne à voir combien cette pression à vouloir être soulagé de ces hauts et de ces bas qui constituent la vie même augmente de façon exponentielle le niveau de stress, de ressentis douloureux, de ressentiments jusqu’aux pathologies dites psychosomatiques.

C’est dans notre système nerveux lui-même que ce langage -cette logique- est inscrit.

 
Nous existons imprégnés de nos systèmes de survie, ceux qui, naturellement, se sont écrits dans notre corps lors de nos toutes premières années.

Ceci est normal.

Ce qui épuise notre esprit puis nos corps, c’est de méconnaitre ce système à l’œuvre. De le renier, le juger, ou à défaut le subir. C’est de rester sourd à ce langage vital et de se croire le pouvoir de le contrôler.
Notre corps esprit est comme notre planète bleue : il demande à être soulagé d’un abus de croissance forcenée qui consiste à piller ses ressources pour se sentir plus vivant que vivant.

Merci Coluche ! Vous vous souvenez de la lessive qui lave plus blanc que blanc ? Cela nous faisait rire parce que nous faisons pareil !


La terre peut devenir écologique quand nous deviendrons nous-même des êtres écologiques plus qu’économiques. A nous de voir.


Je vous souhaite de belles fêtes chaleureuses, riches en hauts et bas, vibrantes et coopératives !

Catherine Aimelet Perissol

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

Nous contacter
Règlement intérieur & Politique de confidentialité
Mentions légales | Cookies
La certification qualité a été délivrée au titre de la
catégorie d'actions de formations.