Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

La vie (à l’) intérieur(e) : nature contre culture ?

Et si nous osions observer la vie intérieure puisque nous y sommes, à l’intérieur ? Au risque d’être déçu de n’être « que ça » ?


Aie ! Le confinement et la présence d’un virus, invisible et contagieux, nous pressent de réaliser que la vie du corps -notre part animale- a la priorité sur nos habitudes culturelles. Un mauvais coup pour notre sacro-sainte intelligence ? Pas si sûr. Et si cette reconnaissance nous permettait, enfin, de devenir un peu plus humain, plus sain de corps et d’esprit ?

Souvenez-vous, c’était il y a quelques semaines ou quelques heures…

  • Le coronavirus, c’est comme la grippe. Ce n’est pas la peine d’en faire toute une histoire. Ou comment l’émotion nous fait rechercher le connu pour comprendre et surtout maitriser l’inconnu.
  • Moins de morts que par accidents de trottinette…Ou comment l’émotion nous presse de nous rassurer.
  • Compter le nombre de morts au nom de la transparence. Ou comment nous utilisons la dramatisation émotionnelle pour sortir du déni et entrer dans la réalité. 
  • Experts, chercheurs, que disent-ils ? Ou comment l’émotion nous pousse à faire confiance à ceux qui se disent ou sont étiquetés sachants. Sachants qui eux-mêmes se réfèrent à ce qu’ils savent déjà. 
  • Pas de ça chez nous ! Ou comment l’émotion nous faisait rejeter le drame qui se passait de l’autre côté des Alpes.
  • Tout le monde ne peut pas se tromper ! Ou comment l’émotion nous presse de nous imiter les uns les autres dans un souci d’appartenance.

Autant de conséquences cognitives, autrement nommées biais cognitifs, liées au fonctionnement de notre système nerveux. Le cerveau existe pour éveiller notre désir d’existence, voire de survie. Pas pour refléter la réalité environnementale !


Nous ne le dirons jamais assez ! Nous sommes définitivement des êtres émotifs, des personnes que leur système émotionnel mobilise, fait agir, fait décider et même qui colore leurs choix.


Nous sommes saturés d’informations, via des mails ou des vidéos: les unes nous divertissent et prêtent au sourire ; d’autres nous alertent ; d’autres encore nous invitent à la sérénité et à regarder les fleurs éclore. Toutes sont des initiatives qui aident leurs auteurs à tenir bon dans la crise, en espérant qu’elles aideront peut-être d’autres à faire face. Toutes disent quelque chose d’émotionnel dans notre rapport à nos quatre besoins fondamentaux : la sécurité, le lien, le sens et le bonheur. Besoins auxquels nul n’échappe.


C’est dans la biologie que nous trouvons la logique de l’émotion, justement dans la part naturelle de notre humanité, celle qui tend à la satisfaction automatique de l’équilibre ou homéostasie. Face à un événement décalé par rapport à ce que nous connaissons et cherchons à retrouver, nous nous sentons déstabilisés, nous perdons notre équilibre intérieur. S’en suivent des réactions, voire surréactions dans l’urgence. Et plus nous sommes déstabilisés, plus nous cherchons à compenser. Tel est la nature du mécanisme émotionnel inscrit dans le corps esprit !


L’émotion est intelligence de vie. Avant de chercher à devenir encore plus intelligent émotionnellement, nous pouvons tous commencer par reconnaitre cette intelligence là où elle se manifeste : dans la peur, dans la colère, dans la tristesse, dans l’excitation. Car ces ressentis, par la peine et la pression qu’ils contiennent nous invitent à un geste inhabituel : prendre soin en conscience. Ce geste est justement réveillé par la contagion actuelle.


A condition de ne pas céder aveuglément aux habitudes mentales qui consistent à vérifier que nous pouvons continuer à avoir ce qui vient de nous être ôté, c’est-à-dire certaines formes bien connues de sécurité, de lien, de sens et de bonheur. Car ces automatismes ne font finalement que nous parler de ce qui a été et que nous voulons conserver.


Comment faire s’aider à prendre soin de soi ? 

  • Regarder les faits plutôt que réfléchir par analogie avec le connu.
  • Se laisser surprendre plutôt que vouloir contrôler
  • Suspendre ses habitudes comme toujours chercher à (se) rassurer à court terme
  • S’observer monter comme des blancs en neige nos craintes et nos projections mentales, sans se juger.
  • Accepter l’incertitude, c’est-à-dire décider de faire ce qu’il est possible de faire aujourd’hui puisque personne ne sait rien de la suite. Et le faire. De toute façon, le néocortex cérébral fabrique des possibles et crée des histoires ; c’est son job. Ça ne veut pas dire qu’il a raison ; ça veut dire qu’il nous invite à être créatif en conscience du processus émotionnel.

Donc, comment disait Tintin sur un dessin reçu récemment : Bon, si j’ai bien compris, tant qu’on ne l’a pas attrapé, on n’est pas immunisé et tant qu’on n’est pas immunisé, on est confiné pour ne pas l’attraper…
Laisser vous entrer en résonnance avec les faits, c’est plus raisonnable !


Catherine Perissol

hebdo

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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