Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Étiquette : Neurosciences

Qu’est-ce qu’un PPLE  ?

Un PPLE est un Psychopraticien en Logique Emotionnelle

  • Psychopraticien ?

Il fut un temps où le métier de psychothérapeute était libre d’accès et pouvaient y prétendre ceux qui avaient suivi un cursus de psychothérapeute dans diverses écoles dédiées, sans qu’il soit nécessaire de faire un cursus universitaire.

À la suite de la réglementation définitive de ce titre en 2010, les syndicats représentatifs constitués de psychologues, psychiatres, doctorants et psychanalystes ont décidé d’ajouter une nouvelle appellation au lexique psy : psychopraticien.

S’en sont suivies des propositions de formations mieux certifiantes et encadrées.

Le terme psychopraticien désigne explicitement un « praticien du champ psy ».

C’est par définition une personne chargée d’accompagner par une méthode spécifique les personnes aspirant à mieux se connaître, à surmonter une période difficile, à sortir de leurs souffrances, à trouver un sens à leur vie, à mieux mener leur existence ou simplement à faire le point, à aller mieux.

Le psychopraticien doit être accrédité par une commission de pairs à l’issue de sa formation et se conformer à la charte déontologie de sa profession. Il s’engage également à suivre des ateliers de pratique et de perfectionnement et à participer à des supervisions de pratique en groupe ou individuels.

  • Psychopraticien en Logique Emotionnelle ? 

Le PPLE fonde son accompagnement et son écoute sur la dimension vitale, bio-logique et subjective des comportements et des pensées de la personne en difficulté, voire en souffrance. Elle permet à celle-ci d’avoir un rapport plus confiant à elle-même en comprenant les causes intérieures qui la font réagir. Cette connaissance favorise de meilleurs rapports aux autres.. 

Grâce aux outils de Logique Emotionnelle, le soin qu’apporte le PPLE permet à la personne d’accéder à des possibilités d’adaptation, des solutions, inenvisageables auparavant. Celle-ci apprend à mieux prendre soin d’elle-même, et par extension de son entourage et son environnement.

Comment ? En entrainant son attention au sens vivant et nécessaire de ses habitudes et de ses ressentis, la personne découvre sa subjectivité comme un atout : ses mots, ses gestes, ses réactions défensives prennent sens et ce sens vivant favorise un sentiment de sécurité, base biologique de l’existence. Ainsi, sa façon de faire relation et d’échanger avec son entourage se renouvelle.

Avec les outils de la Logique Emotionnelle, le PPLE est au service de la personne : il l’accompagne à reconnaître sa réactivité émotionnelle et à se réconcilier avec son intelligence de vie. Ouvert dans son écoute, curieux pour la façon dont la personne s’est construite et organisée afin de répondre à son élan vital, le PPLE est prêt à tout entendre, sans pour autant tout croire.  Il propose à son client de reprendre sa part de responsabilité, c’est-à-dire de s’approprier comment il a été capable d’apporter réponse dans la situation rencontrée, comment il a, déjà, été capable de prendre soin de lui. Il lui permet également de porter son attention sur ses habitudes ; de comprendre comment, d’une réaction sur l’instant, s’est installée une répétition comportementale avec la croyance que ce qui a fonctionné une fois, fonctionnera forcément sur le long terme. Il l’accompagne aussi pour conscientiser les conséquences délétères de s’enfermer dans un seul type de comportements. Cette étape accomplie, l’exploration d’autres solutions peut apparaitre.

  • Responsabilité du Psychopraticien en Logique Emotionnelle ?

Le PPLE est conscient de sa propre nature émotionnelle et des mécanismes d’adaptation, ou cadre de références, qu’il a développés. Il sait que son écoute, au travers de ses propres filtres de perception, reste subjective, orientée, voire pressée par son propre système émotionnel. Prêt à tout entendre, il est conscient qu’il peut être impacté et déstabilisé. Il s’applique donc à lui-même les outils de la L.E. pour développer son sentiment de sécurité, tant intérieure que relationnelle et bénéficie du cadre sécurisant de la supervision.

Par ailleurs, il poursuit son apprentissage en formation continue et approfondit ses connaissances neuroscientifiques sur lesquelles sont fondées cette approche qui, à partir d’invariants biologiques, permet d’éclairer la psychologie en profondeur et de laisser se déployer le potentiel qui habite chacun. 

Photo de Nik Shuliahin 💛💙 sur Unsplash

Points de vues en question

  •  « Evidemment tu n’es pas objective, c’est ton mari et tu le défends toujours.
  • Pas du tout, ça n’a rien à voir. C’est toi qui n’es pas objectif, tu es jaloux.
  • Je suis peut-être jaloux, mais toi tu as un voile devant les yeux qui t’empêche de voir ses travers, tu te fais des illusions.
  • Arrête, c’est toujours les mêmes histoires avec toi, tu as tort mais tu veux quand même avoir raison… »

Petite scène du quotidien où nous pouvons déjà entrevoir que ces deux-là vont avoir bien du mal à se comprendre, chacun restant sur son point de vue.

Nous connaissons tous la fable des aveugles qui donnent leur représentation d’un éléphant à partir de l’endroit où il le touche, puis se disputent lorsqu’ils échangent leurs idées, chacun voulant avoir raison, sûr de sa perception.

La morale de cette métaphore est que nous avons tendance à croire que nous avons une perception objective de la réalité alors qu’elle est fondée sur notre expérience subjective limitée, et, conséquence, nous avons tendance à mésestimer l’expérience subjective limitée des autres, qui a elle aussi sa part de vérité.

La connaissance selon laquelle notre cerveau est aux commandes d’une représentation du monde plus ou moins fictionnée est maintenant très répandue grâce à la vulgarisation des travaux neuroscientifiques. Jusqu’à entendre parfois que notre cerveau nous trompe ou encore nous joue des tours. Le cerveau serait un organe indépendant de nous ou capable de se berner lui-même ?

Entre penser sans discernement que nous percevons tout de la réalité et douter de tout car notre cerveau nous ferait prendre des vessies pour des lanternes, quel est le juste milieu ?

Le monde extérieur semble si complexe qu’en miroir notre système perceptif et interprétatif de la réalité est lui aussi très complexe. Pour donner sens, notre cerveau reconstruit les images, filtre les sons, et comme c’est un organe historique, fait de mémoires, il nous donne à voir et entendre « quelque chose » de suffisant pour nous adapter. Est-ce la réalité, toute la réalité ? Non. Est-ce que pour autant nous devons nous en méfier comme si rien n’était vrai ? Non plus. Entre les 2, il y a cette connaissance que nous sommes ainsi faits, ce qui peut nous aider à relativiser nos interprétations et nos croyances.

L’Institut de Logique Emotionnelle propose une approche qui intègre ces différents paramètres pour donner sens à nos émois et en faire des données utiles dans notre façon de conduire nos vies et d’entrer en relation. Il s’agit d’ajouter la conscience des causes structurelles qui donnent forme à nos représentations ! En effet, à quoi sert toute cette connaissance si nous l’« ignorons » dans notre façon d’être et d’agir ?

Savoir que nous interprétons et fictionnons notre rapport au monde nous rend plus humbles ! Nous voilà plus enclins vers des relations de coopération, au-delà de nos idéaux de liens sous la forme d’accords merveilleux qui, bien trop souvent évoluent vers des règlements de compte… Remercions notre aptitude à inventer des histoires -comme si elles étaient vraies- et à les partager.

Explorer l’émotion avec les neurosciences

Vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 septembre 2022.

Co-animé par Catherine Aimelet-Périssol et Sylvie Alexandre-Rochette

La logique Émotionnelle est essentiellement fondée sur la logique du vivant, c’est-à-dire la biologique et les neurosciences. Pas étonnant puisque cette approche scientifique de la compréhension de l’émotion est la poursuite de la clinique médicale que Catherine Aimelet Périssol a exercée pendant des années. Dans cette voie, les signes et les symptômes servent à alimenter la réflexion plutôt qu’éviter, maitriser ou se soumettre à des forces qui nous dépasseraient.


Le cerveau a cette capacité étonnante à s’observer lui-même grâce à l’esprit de l’individu, et à en déduire son propre fonctionnement. Organe magnifique qui ne nous a pas encore dévoilé tous ses secrets. Nous en savons pourtant suffisamment pour comprendre les mécanismes émotionnels.


Telle est la proposition de ce stage, un voyage dans les méandres de la vie et sa régulation par l’homéostasie jusqu’à la fabrication de l’esprit et de la subjectivité.


Aujourd’hui où la tendance est de réduire la vie des organismes et de l’expérience subjective en formules biologiques, il est important de vraiment comprendre le sens biologique de l’émotion.  Comment et dans quelle intention le processus émotionnel se déroule-t-il ainsi ? Quelles sont les connaissances scientifiques qui permettent de le décrire : comprendre la douleur, la prise de décision, l’action, la mémoire, le sens de l’interprétation et des croyances…


Trois journées pour mieux connaitre son cerveau, cet organe au service du soin du corps dans son intégralité : les neurosciences nous invitent, puisque l’émotion est là, à lui trouver une raison d’être, un sens, voire un but ou une intention. Et d’y trouver un enseignement pour mieux nous guider dans nos vies !


Nul doute que la rencontre avec quelques grands noms des neurosciences pourront aider les participants à mieux comprendre la langue biologique et à entendre l’enseignement délivré par l’émotion !

Pré requis : avoir participé au module « Révéler le bon sens de nos émotions »
(fondamentaux  de la LE)

Prix : 480 €

« Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner » de Patrice Van Eersel

par Pascale Fleury

VOTRE CERVEAU N’A PAS FINI DE VOUS ÉTONNER

de Patrice Van EERSEL  

Fiche de lecture de Pascale FLEURY

PROMO 8

Notre cerveau est fabuleux : il est totalement élastique ! Même âgé, handicapé, partiellement amputé, le système nerveux central peut se reconstituer. Il est aussi totalement social, il donne sa pleine mesure en entrant en résonnance avec d’autres : nous sommes constitués pour entrer en empathie avec autrui. Ce livre va aborder ces questions passionnantes avec 5 médecins et chercheurs :

Boris CYRULNIK, neuropsychiatre et éthologue, Pierre BUSTANY, chercheur, spécialiste en imagerie médicale, Jean-Michel OUGHOURLIAN, psychiatre et professeur de psychologie, Christophe ANDRE, psychiatre, spécialiste des thérapies cognitives, et Thierry JANSEN, chirurgien devenu psychothérapeute.

PREMIÈRE PARTIE : NOTRE CERVEAU EST PLASTIQUE

Nos neurones se remodèlent et se reconnectent jusqu’à la fin de notre vie. Aujourd’hui  presque n’importe quelle zone du cerveau est modelable, au prix d’efforts certes puissants mais accessibles. Ainsi, les zones corticales spécialisées dans une fonction sensorielle (toucher, vision, …) ou motrice peuvent se remplacer les unes les autres. Certaines personnes fonctionnent par exemple avec un demi-cerveau !

En peu de temps, sous l’influence d’émotions, d’images, de pensées, d’actions diverses peuvent se produire plusieurs phénomènes :                                                                              

– de nouveaux neurones peuvent naître dans notre cerveau                                      

– nos neurones peuvent se développer, multiplier leurs synapses ou se ratatiner        

– nos réseaux de neurones peuvent même remplacer un sens par un autre                

L’ensemble de notre cerveau peut entièrement se réorganiser suite à un accident par exemple. On peut garder un esprit élastique jusqu’à notre mort, si nous cultivons 2 aspects : notre gout pour la nouveauté et notre capacité à l’empathie.  

Le concept de résilience dit que donner de l’affection à un enfant abandonné peut lui permettre de « renaître ». Au bout d’un an, placé dans une famille d’accueil affectueuse et attentive, ses synapses repoussent comme primevères au printemps, son  néocortex est « regonflé », images à l’appui. Cette atrophie des orphelins mis en isolation sensorielle, comme leur résilience ultérieure, sont des preuves de la plasticité neuronale et corticale. Le plus important n’est pas que des neurones puissent repousser, mais qu’ils s’interconnectent. Un neurone isolé ne sert à rien. L’intelligence, la sensibilité, l’empathie, toutes les fonctions psychiques dépendent du degré d’interconnection et de vivacité des neurones.                                

Contrairement à ce que disent les Media, la plus grande maltraitance n’est pas physique mais liée à une carence affective. Celle-ci fait des ravages silencieux. L’enfant n’est pas mal traité, ni agressé. Il est juste seul.

DEUXIEME PARTIE : NOTRE CERVEAU EST SOCIAL

Nos neurones ont besoin d’autrui pour fonctionner car notre cerveau est neurosocial. Nos circuits neuronaux sont faits pour se mettre en phase avec ceux des autres. Nous n’avons donc pas le même cerveau, et donc pas la même vie, selon les relations que nous entretenons avec autrui. Nos neurones ont absolument besoin de la présence physique des autres et d’une mise en résonnance empathique avec eux. Les contacts virtuels, en augmentation croissante, poseront un gros problème.

Nos neurones attrapent les émotions des autres. Au moindre sourire, au moindre affrontement, nous sommes en résonnance. Ainsi, notre cerveau n’est pas le même selon que nous trouvons notre interlocuteur plus ou moins sympathique, drôle, suspect, stupide, dangereux, tonique… Les bienfaits d’une relation positive, de même que les méfaits d’une relation toxique, ont des effets cumulatifs.

Tout cela fonctionne, entre autres, grâce aux neurones miroirs. C’est un mécanisme qui fait que dès la naissance, notre cerveau « mime » les actions qu’il voit accomplir par d’autres, comme si c’était lui qui agissait. En 1996, en Italie, RIZZOLATTI travaille avec des singes, portant des casques à résonnance magnétique.  Pause déjeuner, il tend la main droite vers un sandwich : le cerveau du singe qui le regarde fait crépiter le casque.  Le chercheur arrête son geste, puis le recommence ; à nouveau crépitement. L’IRM lui montre que le singe, resté immobile, envoie de l’énergie à son cerveau « comme si c’était lui qui levait la main droite pour attraper le sandwich ! Il venait de découvrir le principe des neurones miroirs ! Mais pour cela, il faut que l’objet soit signifiant pour le singe. Une banane, crépitement. Un stylo, rien.

L’intelligence relationnelle repose sur un processus fulgurant de rapidité. Notre cerveau peut capter, en quelques millièmes de secondes, quantité d’informations simultanées (odeur, aspect amical ou menaçant…) sur la personne en face de nous. Notre mécanisme de survie, processus archaïque, se déroule hors de toute conscience, à la vitesse éclair d’un réflexe. Si le rire est le processus de contagion neuronale le plus rapide de tous, le sourire est l’expression que le cerveau humain décrypte le plus vite et avec le plus de nuances. Sans cette rapidité et cette subtilité de décodage de l’autre, l’empathie serait impossible. Cette communication ultrarapide et multiniveaux constitue « la voie basse » de l’intelligence relationnelle. Elle ne fait pas de compromis, ni de diplomatie. D’où l’importance de notre cerveau civilisé ou « voie haute » qui commence par la réflexion consciente et met en action les structures neuronales du néocortex. Cette voie est plus lente, mais plus nuancée, riche, flexible, faisant intervenir la mémoire, les valeurs, les croyances, la culture (ex : au cinéma, la voie basse réagit comme si le film d’horreur était vrai, et la voie haute nous contrôle pour que nous restions assis sans nous sauver).

On a montré que les relations harmonieuses mettent tous les chronomètres neuronaux des protagonistes en phase, ce qui, outre un meilleur métabolisme, leur apporte un bien-être accru. L’altruisme serait un instinct. Comme nous ressentons la souffrance de l’autre, en le secourant, nous cherchons à nous soulager nous-mêmes. Dans notre cerveau, les neurones qui ressentent l’autre côtoient les neurones moteurs qui permettent d’agir. Or, notre altruisme est sans arrêt bloqué. Nous sommes bombardés d’informations terribles par les media, sans capacité d’action réelle (que ne sont pas chèque ou signature de pétition), ensuite, nos grandes villes ne nous permettent pas de répondre au trop plein de contacts, enfin nos relations amicales ou familiales se passent le plus souvent par l’intermédiaire de machines qui n’autorisent pas le contact direct, physique, sensoriel. Les enfants jouent de moins en moins entre eux et sont de plus en plus violents… L’indifférence nous gagne tous.

A quoi servent les neurones miroirs ? A nous préparer à l’action, en renforçant les voies neuronales de notre cerveau moteur. Plus vous répétez l’activation d’une voie, même par imagination, plus cette voie se renforce, plus le geste auquel elle correspond va   devenir facile, automatique. Ainsi, vous entrainez vos doigts à bouger, au bout de 8 jours, vous les bougerez 50% plus vite. Si vous avez seulement visualisé l’action, votre vitesse d’exécution s’améliorera de 20 à 30 %, tout cela grâce au système miroir.    Avec la neuro imagerie, on constate que si un musicien en écoute un autre jouer, il se passe dans leurs cerveaux des choses absolument comparables. Dans le cerveau d’un non musicien, même s’il apprécie le concert, il ne se passe pas grand choses dans son cerveau. Ceci est vrai pour tous les arts, les apprentissages. Notre esprit ressent le besoin impérieux d’achever une forme ou un geste à peine ébauché. Il est bâti pour systématiser, intégrer et rationaliser, parfois à outrance.

Ce système miroir nous pousse à faire le bien d’autrui, car nous y avons intérêt. Tout être vivant cherche à survivre, étendre son territoire et à se reproduire. Nous avons développé notre instinct de groupe car seuls nous aurions été impuissants. Nous avons intérêt à aider nos congénères, et quand autrui éprouve une souffrance, en nous résonnent les mêmes sensations désagréables. On recherche donc le bonheur d’autrui… pour notre propre satisfaction. Mais, quand le corps social se dérègle, ce système tombe en panne. Pour ne pas souffrir de voir autrui souffrir, je le fais disparaître du champ public : camps, ghettos, asile, prisons… Pour bien fonctionner, le système miroir doit être encadré par des valeurs, une culture, des savoirs. Notre plasticité neuronale a donc vraiment  un rôle social.

Les mécanismes hormonaux et enzymatiques influencent la neuroplasticité, ou la bloquent chez les dépressifs et les stressés. Un cerveau déprimé ne donne pas les mêmes images qu’un cerveau tonique. Pourquoi certaines personnes ne dépriment jamais, bien qu’ayant subi guerres ou traumatismes, alors que d’autres, pour des riens, se mettent à broyer du noir et sont incapables de réagir ? L’exercice physique assidu semble empêcher  la dépression par la sécrétion d’insuline, un des facteurs de développement des réseaux neuronaux. L’exercice physique retarde le vieillissement, et dans une moindre mesure l’alimentation… Mens sana in corpore sano !

La plasticité neuronale baisse avec l’âge, mais si un vieux cerveau est bien entraîné, il connaît des raccourcis neuronaux et fonctionne à merveille, voire mieux que chez un plus jeune. Si un enfant ne peut utiliser son intelligence et ses facultés mentales (guerre, abandon…) ses réseaux synaptiques ne se développeront pas, et on pourra conclure qu’il est stupide. Le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas !

La découverte des neurones miroirs suscite un enthousiasme énorme dans toutes les disciplines de la neuroscience à la psychiatrie ou la philosophie. Le PET-scan enregistre dans votre cerveau que, si vous me voyez remplir un verre d’eau et le boire, les mêmes zones s’allumeront que dans le mien. Alors que si un bras de levier mécanique fait le même geste, votre cerveau n’aurait pas bougé. Votre cerveau agit en miroir parce que je suis un être humain et vous aussi ! Cela explique aussi l’empathie. Cette disposition du cerveau à imiter ce qu’il voit faire -quand l’action l’intéresse- explique l’apprentissage, mais aussi la rivalité.

Après le cerveau cognitif et le cerveau émotionnel, nous aurions donc aussi un cerveau mimétique. Nos neurones miroirs détermineraient toutes nos relations. Si nous désamorçons la spirale violente qui transforme le modèle en rival ou obstacle, je pacifie mes rapports humains. Cela va susciter des émotions et sentiments positifs, bonne humeur, estime, amour. Mais si le rapport mimétique, entre 2 individus tourne à la rivalité, tout l’appareil cognitif et intellectuel va se mobiliser pour renforcer ma rivalité et donc mon agressivité. Cette hypothèse reprend les 3 états décrits par Henri LABORIT : l’agression, la fuite ou l’inhibition et remet en question toute la psychopathologie. On ne cherchera plus à réduire les symptômes de la maladie mentale au niveau cognitif par la rationalité, au niveau émotionnel par la psychothérapie, mais en trouvant un moyen d’agir au niveau mimétique.        La sagesse consiste à apprendre à désirer ce que l’on a.

TROISIÈME PARTIE : NOTRE CERVEAU EST ÉMOTIONNEL ET AUTONOME

Sentir, penser, agir… Tout cela ne consomme que 1 % de notre énergie cérébrale, c’est la partie consciente. Le reste est utilisé par le non-conscient. Un neurone ne devient opérationnel que si des dendrites se mettent à pousser, le reliant par des synapses à d’autres neurones. Les 6 moteurs de croissance dendritique les plus importants sont : le désir, l’affection, l’interrogation, la réflexion, l’action, l’effort volontaire. Ce qui détruit les neurones, là aussi, dans le désordre : le vieillissement, le stress, la pollution, certaines maladies, et surtout la passivité. Apprendre, aimer, agir méditer rend vigoureux nos neurones et nos synapses.

On sait maintenant que notre cerveau ne comporte pas de régions spécialisées dans le calcul, la sémantique, la vision : tout fonctionne en réseau ! Et ces réseaux échangent en permanence des informations, même quand on pense ne rien faire. Ces réseaux sont à la fois stables (sinon on ne saurait plus qui on est en se réveillant) et mouvants (se rappeler un souvenir, c’est aussitôt en modifier le réseau).

Notre cerveau fonctionne toujours à flux tendu, est toujours à 100% de ses capacités, nuit et jour. Mais seulement 1 % de cette activité est cognitive, c’est-à-dire accessible à la conscience, ce qui nous sert à penser, parler, inventer, décider ou bouger. Les 99 % constituent « le fonctionnement cortical par défaut ».

Les 3 principaux créateurs de réseaux neuronaux sont l’imitation, l’émotion et la répétition. Ces 3 facteurs constituent la trame de notre vie affective et relationnelle, car notre cerveau est éminemment social. Le bonheur s’engramme, l’avantage des émotions, c’est qu’on peut apprendre à les canaliser, les apprivoiser nous dit Christophe ANDRE. Les émotions se trouvent au centre de la plasticité neuronale. Nos réseaux neuronaux sont génétiquement bâtis pour nous faire ressentie la peur, la colère, la joie et la tristesse. Ces dispositions sont ensuite modulées par les différences individuelles, familiales, sociales, culturelles etc… Nous avons grand mal à réguler nos flux émotionnels, nous basculons en « pilote automatique » dès qu’ils deviennent trop intenses, sans les contrôler.  

La base de tout changement psychique émotionnel durable et autoproduit c’est la neuroplasticité : la survenue de modifications fonctionnelles des voies neuronales. Et la base de la neuroplasticité, c’est la notion d’expériences et d’exercices inlassablement répétés : l’entraînement de l’esprit. C’est vrai pour la thérapie, mais aussi pour la prévention.

L’apprentissage de la pleine conscience traite la phobie du rougissement : la personne rougissant se focalise à 100% sur 2 questions « est-ce que je rougis ou non ? » et « est-ce que les autres ont vu que je suis si mal à l’aise que je deviens plus rouge qu’une tomate ? ». Plus on focalise sur cela, plus on rougit : c’est un cercle vicieux ! On place le patient face à un public qui le regarde en silence. Il devient vite écarlate, et doit élargir son focus attentionnel. Le psy  lui dit, « vous êtes rouge, c’est désagréable, c’est comme cela. Prenez conscience des petits bruits, comment vous respirez, la lumière et la décoration de cette pièce, les vêtements et les gestes des gens… Tout cela sans fuir les émotions désagréables ressenties, mais en invitant d’autres éléments à votre conscience ». Ainsi, le flot émotionnel est toujours là, mais peu à peu il va s’écouler de manière différente. En pratiquant régulièrement, la personne va réussir à guérir de façon rapide et spectaculaire.

La psychologie contemporaine s’intéresse aux grandes émotions, franches et entières, et se préoccupe peu des états d’âme. Les grandes émotions nous possèdent totalement, mais ne durent pas. Des état d’âme, eux, émotions plus subtiles, sont tenaces et influentes et peuvent durer des jours, des semaines ! Christophe ANDRE considère qu’elles sont incroyablement importantes, et que l’essentiel de notre vie intime est fait d’un tissage d’états d’âme.

QUATRIEME PARTIE : NOTRE CERVEAU RESTE UNE ENIGME

De quoi sont faits nos rêves ? Les neurologues croient aujourd’hui que, pendant le sommeil paradoxal, le cerveau, libéré du contrôle conscient exercé par les lobes frontaux du néocortex, remodèle les réseaux neuronaux. A quoi ressemble ce remodelage ? Mystère ! Tout ce à quoi vous avez accès, c’est la traduction qu’en a fait votre moi conscient à la dernière seconde, juste au moment éclair du réveil, à la sortie de votre rêve.

Jean-Pol TASSIN, neurobiologiste est spécialiste des addictions. Les substances (cocaïne, morphine, cannabis, héroïne, amphétamines, alcool, tabac) envoient dans nos neurones, via le système sanguin, des molécules qui s’immiscent dans le fonctionnement des synapses. Ces nano-espaces entre les cellules nerveuses abritent les allers-retours ultrasophistiqués de la bonne centaine de neuromédiateurs existants (adrénaline, sérotonine, acétylcholine, dopamine..) qui modèlent nos états intérieurs, pulsion, émotions, décisions, inhibitions, sentiments et états d’âme. L’effet de ces drogues est toujours le même : libérer de la dopamine, qui vient stimuler artificiellement le « circuit de la récompense » dans le cerveau, ce qui nous procure la sensation de plaisir.

TASSIN considère 2 réseaux neuronaux : celui de base, soit 99 % des neurones, qui traite toutes les opérations de la vie (sens, motricité, décisions, volonté, mémorisation… Le second  compte moins de 1 % des neurones, superposé au premier, dans un rôle de modulateur, rôle capital ! En effet, selon les circonstances, ce réseau modulateur peut décider d’affecter telle tâche corticale au cerveau cognitif lent (on en aura donc conscience, on pourra en parler, le mémoriser…) ou bien la tâche sera confiée à des instances inconscientes, en analogie rapide. Par exemple, on peut respirer sans y penser, en analogie rapide ; on peut aussi le faire de façon volontaire ce qui entre alors dans le champ de notre cerveau cognitif lent.

Lorsque nous nous endormons, le système modulateur de nos neurones noradrénalinergiques et sérotoninergiques cesse de fonctionner (sinon, c’est l’insomnie garantie) et le cerveau cognitif lent est hors circuit ; toutes les informations sont traitées de façon analogique rapide. C’est le sommeil paradoxal. TASSIN affirme que ce n’est pas le temps du rêve, car celui-ci ne surviendrait qu’au moment du réveil. On se réveille car nos neurones modulateurs se sont mis à fonctionner, même une fraction de seconde. Notre cerveau cognitif lent se réveille, même brièvement, et en une fraction de seconde, fabrique une histoire… (une image par 5 centièmes de seconde). Notre sommeil est constellé de miro-réveils neuronaux de survie. Bref, c’est toujours l’énigme …. Si le scénario de nos rêves s’écrit à la seconde où nous nous réveillons, que se passe-t-il lors du sommeil paradoxal ?

L’apprentissage n’est possible que grâce à la plasticité neuronale. Nos connexions dendritiques ne cessent de fabriquer de nouvelles synapses et d’en dissoudre d’autres. Quand on apprend qq chose de neuf, certains circuits se créent, d’autres non réactivés dépérissent. Toutefois, certaines voies neuronales installées ne s’effacent plus : quand on a appris à monter à vélo, c’est pour la vie. Quand on observe les cerveaux de personnes ordinaires et de moines ou grands méditants devant des situations à fort contenu émotionnel négatif, tout le système neuro-immuno-endocrinien des personnes ordinaires se trouve ébranlé avec une forte réaction de stress, suite à une forte activation de leur néocortex droit. Cette réaction est faible chez les nonnes par exemple.

Ensuite, les 2 groupes étudiés rassemblaient des méditants de plus de 10.000 h et de plus de 40.000 h, histoire de ne pas supposer un biais génétique (ceux qui ont choisi la voie de la prière ou de la méditation étaient peut-être prédisposés à cette vie). La seconde catégorie était peu stressée par les situations fortement négatives, et retrouvaient plus vite un etat d’émotions agréables, avec un néocortex gauche fortement activé, et une meilleure défense   immunitaire. Nous pouvons donc inverser les effets dévastateurs d’un contexte émotionnellement négatif par la méditation

De nos jours il existe un débat stérile entre les 3 grandes voies de la psychologie : la psychanalyse, le comportementalisme et la psychologie humaniste, au lieu de les considérer comme complémentaires.

« Éloge de la fuite » de Henri Laborit

par Laurent CHATAING

ÉLOGE DE LA FUITE

Henri Laborit

Fiche de lecture par Laurent CHATAING

PROMOTION 8  PSYCHOPRATICIEN LE
 MAI 2015


L’éloge de la fuite est l’ouvrage qui, avec « mon oncle d’Amérique », le film d’Alain Resnais, a fait connaitre Henri Laborit au plus grand public. Il marque une étape dans le regard que l’homme porte sur son existence, nous invitant à nous voir comme des êtres vivant…pour vivre, obsédés par la recherche de dominance. Celle-ci peut être décrite comme l’a fait H. Laborit, comme la dominance des individus entre eux. Elle peut aussi être vue comme la recherche de dominance vis-à-vis du seul fait d’être mortel et animé par un système nerveux largement non conscient et automatique et qui nous contraint à notre seule subjectivité !
Les travaux de H. Laborit ont ouverts la voie aux neurosciences. Nous ne pouvons que rendre hommage à ce chercheur exceptionnel. Merci à Laurent pour cette fiche de lecture si complète et de ses propres commentaires au fil de la présentation.

C.APerissol


ÉLOGE DE LA FUITE
Henri LABORIT  1914 – 1995

Initialement chirurgien, il s’oriente vers la recherche avec la découverte de plusieurs psychotropes dont le 1er  neuroleptique, la chlorpromazine, de techniques d’hibernation et d’anesthésier pour la chirurgie, il se passionne également pour l’étude de la biologie des comportements, ce qui lui permet d’éclairer d’un jour nouveau de nombreux pans de l’activité humaine.
 Il a milité pour le décloisonnement scientifique, (suggérant des équipes de mono-techniciens poly conceptuels) , seul garant d’une approche globale de phénomènes complexes comme le vivant , à l’encontre de la tendance moderne au réductionnisme ,mettant en avant pour cela  l’importance de la notion de niveaux d’organisation et de son corollaire =le fait qu’une structure est toujours plus que la simple somme des éléments qui la composent
 
INTRODUCTION

nous ne vivons que pour vivre, grâce à notre système nerveux (SN) qui n’a comme rôle que celui d’agir pour maintenir notre structure, grâce:

  •    aux pulsions ; boire, manger, copuler étant les principales, (cerveau reptilien)
  •    à l’apprentissage de ce que l’extérieur modifie de nos pulsions (cerveau limbique)
  •    qui permet l’apparition de l’imaginaire (cerveau cognitif)

 
le fait que les mammifères ont un cerveau limbique, qui mémorise le fait que pour obtenir un objet ou un être gratifiant ,nous nous trouvons toujours en compétition avec nos semblables, explique  l’obligation que des systèmes hiérarchiques de dominance se retrouvent dans toutes les organisations humaines  (d’où le titre du livre car LABORIT pense que la seule façon d’échapper à l’aliénation à la hiérarchie est la fuite )
 
le moyen  de la dominance a évolué :il est passé de  la force physique  au capital , puis à la possession des outils de production, puis désormais à la possession d’un  degré d’abstraction intellectuel nécessaire à inventer des outils techniques de plus en plus sophistiqués (dont les armes qui permettront de soumettre par la force(on y revient !) les dominés, entre autre pour leur voler les matières 1éres que les dominants ne possèdent pas sur leur niche écologique d’origine)
De ce fait pour un simple problème de probabilité, les  pays à forte population ont plus de chances de rester/devenir dominants du fait du nombre théoriquement supérieur de « cerveaux » qu’ils possèdent
 
Rester normal devient alors » rester normal par rapport à soi même « , pour cela il faut conserver la possibilité d’agir : 4 cas de figure
l’action gratifiante est possible =renforcement de l’action gratifiante (faisceau de la récompense (MFB =médial forebrain bundle))
elle ne l’est pas : les 3 réponses classiques de LABORIT = fuite, lutte, soumission. Les deux solutions médiées par le faisceau de la punition (PVS periventricular systeme )

  • la lutte : mais aboutit soit à la disparition/destruction par le dominant, soit à une réinsertion dans un nouveau  système de dominance
  • la fuite -dans les drogues , la psychose , le suicide-dans l’imaginaire notamment l’art , la recherche scientifique
  • la soumission  elle met en jeu le système d’inhibition de l’action (SIA) endocrinosympathique  qui, s’il reste durablement actif, va donner naissance à l’angoisse et aux affections pyscho somatiques (HTA, dépression, troubles du sommeil, de l’immunité (infections, cancers…).A noter que pour LABORIT notre médecine occidentale est simplement une médecine de l’urgence, puisqu’elle ne traite que la phase finale de tout un processus pathologique causal, qu’elle méconnait totalement.

  A partir de ces notions LABORIT  va nous donner son point de vue sur différents domaines humains (l’Amour ,la  politique , la foi…) où il va mettre l’accent sur notre totale absence de liberté liée au fait que nous sommes dirigés par notre inconscient,  toujours dans le sens de la dominance , et que nous habillons tout ceci de belles phrases totalement creuses ,sans rapport avec la réalité.
 
 L ‘ AMOUR


   -c’est pour lui un mot dangereux puisque de tout temps c’est une tunique honorable pour toutes les atrocités humaines : l’Amour de la Justice, de la Patrie, de Dieu…a mené …aux croisades, inquisition, guerres, exécutions, tortures …
-l’amour entre deux êtres humains nait du renforcement de l’action gratifiante, autorisée par l’autre  dans notre espace opérationnel
 -le refus de ce renforcement par l’autre ou son caractère partiel (infidélité) blesse l’image idéale que l’on se fait de soi, notre narcissisme, et initie soit la dépression, soit l’agressivité, soit le dénigrement de l’être aimé
 -pour que l’amour soit heureux il faut admettre sa part imaginaire, créatrice, culturelle, et surtout ne pas vouloir la calquer sur l’être réel sous peine de déception
 -le vrai amour devrait être inconditionnel, mais il est alors souvent taxé d’indifférence
 -dans l’amour au sens large=l’altruisme, il n’y a rien de remarquable, c’est uniquement une satisfaction de nos pulsions
 
UNE IDÉE DE L’HOMME


 -le langage n’est qu’une interprétation logique/rationalisation  des faits de conscience qui sont eux la conséquence des pulsions et acquis culturels inconscients
 -les hiérarchies de dominance sont ainsi justifiées par le discours, ce qui est une tromperie
 – le rêve est une libération de l’inconscient
 
 L’ANGOISSE

 -la source profonde de notre angoisse existentielle est notre solitude ontologique et la certitude de notre fin programmée
 -la pensée omniprésente a fait oublier le caractère indispensable au SN de l’action=tout empêchement de celle-ci génère de l’angoisse
 -les raisons de l’empêchement de l’action:
   .1.le plus souvent conflit entre les pulsions et les interdits socio culturels
   .2.le déficit informationnel sur l’avenir
   .3.à l’inverse, la surabondance informationnelle (ex des médias)
   .4.l’imagination anticipatrice (du pire bien entendu)
 -l’angoisse de la mort peut faire appel à 1.2.4 à la fois
 
LA CULTURE
 
-toutes les idéologies imposent le rôle producteur de l’homme et la culture comme soupape des dominés, pour maintenir leur force de travail et éviter leur révolte
-l’art est une fuite, dans le sens où rien ne peut objectivement permettre de le juger objectivement, à ceci prés que la fuite peut être annulée lors de la reconnaissance par la société de l’artiste par son insertion dans le système marchand
-la culture est un bric à brac de jugements de valeurs =comment pourrait il en être autrement, alors que la clef des « choix » de l’homme a été cachée dès son enfance sous son oreiller  et qu’il n’a jamais eu l’occasion de faire son berceau, sa mère s’en charge?  
> L’ENFANCE
 
 -l’influence du milieu environnant est prépondérante, dès la phase intra utérine, avec deux réactions possibles: conformisme /anticonformisme
 -la seule chose innée est la recherche de l’objet/être  gratifiant
> -la seule éducation valable serait  le relativisme = »il n’existe pas de certitudes ou alors temporaires » « nous acceptons la socio culture comme un moyen imparfait et temporaire de vivre en société, à réinventer . » avec la difficulté que sans repères l’enfant (et l’adulte souvent) font connaissance avec l’angoisse
 -attention à l’amour parental -auto admiratif à travers les enfants
                                           -auto satisfaisant à travers l’ascension des enfants plus hauts que soi
 -avant de proposer à vos enfants de faire leur bonheur, veiller à ne pas participer à leur malheur : ce qui ne sera possible que si vous mourrez précocement, occasion pour eux de vous transformer en mythe qu’ils pourront alors façonner suivant leur désir
 
 LES AUTRES
 
 -le SN vierge de l’enfant ne deviendra humain qu’au contact des autres (un enfant sauvage ne deviendra jamais humain) à tel point qu’il peut n’être plus qu’eux
 -mais les autres sont à la fois :
    .en compétition avec nous pour l’objet/être gratifiant ,d’où établissement des échelles de dominance
    .nécessaires pour former des groupes où l’on se sent plus fort=le plus basique étant la famille
 -l’intérêt pour l’espèce est  une nécessité pour le maintien de sa structure
 
 LA LIBERTÉ
 
 -elle n’existe que par l’ignorance de ce qui nous fait agir=l’inconscient
 -or celui ci est régi par des règles strictes =la sauvegarde de notre organisme
 -admettre l’absence de liberté de chacun enseigne la tolérance
 
LA MORT
 
 -l’individu ne s’appartient pas , il est constitué par la confluence des autres, ce qui explique la douleur lors d’un décès =on pleure sur la partie de l’autre en nous, de même  notre mort est la mort des autres en nous
 -le rôle de l’être humain c’est de transmettre ce qu’on lui a appris, sans le déformer, sans l’imposer non plus en formatant l’enfant, l’idéal étant  quand l’homme rajoute au message quelque chose de propre à lui
 -la vraie famille de l’homme ce sont ses idées, véhiculées de génération en génération par les SN qui se succèdent
 
 LE PLAISIR
 
 -il est lié à l’accomplissement de l’action gratifiante
 -il est recherché par tous, même les biens pensants, même le suicidé pour qui supprimer la douleur est un plaisir
 -mais l’action gratifiante est en compétition avec celle des autres (avec les 4 attitudes possibles vues plus haut), d’où les lois , la hiérarchie
 -plus le besoin à assouvir est puissant, plus ce que l’on appelle « la volonté » est forte
 
LE BONHEUR
 
 -c’est un état stable=c’est être capable de désirer, d’exprimer du plaisir à la satisfaction de ce désir, du bien être quand il est satisfait, en attendant le retour du désir pour recommencer
 -l’obstacle là encore est les échelles de dominance, avec lorsque le différentiel de gratification dominant/dominé est trop important  (pays sous développés) des explosions de violence généralisée, l’interdépendance dominants /dominés dans les pays développés générant plus de l’inhibition de l’action , la violence étant alors là ,ponctuelle, de type terroriste
 
 LE TRAVAIL
 
 -il a perdu sa valeur d’intégration à un tout (sociétal, planétaire..
 -il sert désormais à maintenir, par sa plus value, les dominances (bien entendu dans le capitalisme, mais également dans le socialisme dévoyé où la dominance est bureaucratique)
 -l’homme a classé le chaos du monde avec la science pour agir  ais ce faisant il s’est coupé de celui là , ne réalisant pas qu’il fait partie intégrante de la biosphère et qu’en lui portant atteinte il s’autodétruit ; il ne propose actuellement  comme but dans la vie que la production d’objets pour la production d’objets et la publicité pour lui donner envie de les acquérir
 -il faudrait que l’homme ait plus de temps libre pour s’interroger sur lui-même (mais les dominants n’y ont pas intérêt !!)
 -pour LABORIT réaliser que ni la liberté, ni la décision, ni la responsabilité n’existent, devrait faire disparaitre la motivation de s’élever dans la hiérarchie et l’adhésion à la production pour la production
 
 
 LE SENS DE LA VIE
 
 -les processus vivants étant programmés come ils le sont , il s’agit moins de savoir comment? par qui ? que  » à quelle action aboutissent-ils? »
 -pour LABORIT le sens de la vie  serait de mettre en commun les capacités des hommes pour augmenter le niveau d’information
 -il pense que le dernier niveau de conscience des déterminismes à atteindre « le signifié de la vie « , si tant est que cela soit possible un jour, serait la découverte du niveau de déterminisme cosmique de notre présence ici bas
 -la violence qui s’ignore ou se croit justifiée est contraire  à l’évolution de l’espèce :il faut la combattre et pardonner aux inconscients qui la génèrent
 
LA POLITIQUE
 
 -LABORIT  est  pessimiste du fait des dominances qui sont évidemment présentes
 -pour lui il faut que chaque groupe humain comprenne que,  comme une cellule dans un organisme vivant, son seul intérêt devrait être le fonctionnement harmonieux de notre grand organisme qu’est l’espèce humaine
 -que pour celà il faudrait que la gestion des ressources primaires, de l’énergie et de l’information se fasse à l’échelle planétaire , mais avec le risque qu’une dominance s’y établisse (si ce n’est pas déjà fait:grandes puissances , multinationales , industries d’armement maintenant le chaos…)
 -pour un projet de société idéale ce n’est pas l’utopie qui est dangereuse, mais le dogmatisme utilisé pour maintenir dans l’erreur une dominance
 
 LA FOI
 
 -son apparition est liée à l’angoisse existentielle
 -elle se trouve souvent être utile à deux systèmes historiques de dominance fréquemment alliés =le politique et le religieux,
 en promettant une récompense dans l’au delà, elle tempère la révolte ici bas
 -comme thérapeutique de l’angoisse elle a été remplacée par la science mais celle ci a déçu, car elle organise la vie, mais ne lui donne pas un sens
 -le signifié que nous croyons découvrir aujourd’hui dans le message du Christ est celui que nos connaissances actuelles du signifiant nous permettent de comprendre. Cependant le plus troublant, c’est que cet imaginaire incarné, qui, en conséquence, ne peut être autre chose que ce que nous sommes, puisse contenir un invariant suffisamment essentiel pour, toujours et partout, guérir l’angoisse congénitale de l’homme
 
 COMMENTAIRES  PERSONNELS
 
 Le message parait cynique, mais quand on voit que effectivement le progrès technique n’a pas effacé les horreurs des premiers temps de l’homme (guerre, torture..) on peut penser avec LABORIT qu’il y a une science à développer d’urgence =celle des comportements humains, ce à quoi s’attache la Logique Emotionnelle  pour que  l’on puisse apprendre à chaque être humain les racines de son fonctionnement , l’enseigner aux enfants , pour que tout être humain puisse ainsi acquérir une possibilité de modifier ses comportements (dans le sens d’une absence d’automatismes, de l’acquisition d’une motivation non hiérarchique,…grâce au temps libre, à l’information généralisée…)  , et puisse   consacrer son imaginaire à la recherche d’autres types d’organisations humaines à l’échelle de l’espèce .
 
Le tout est résumé dans une proposition qu’il fait dans « la nouvelle grille » :
remplacer « liberté, égalité, fraternité »  auquel vous avez compris qu’il ne croit pas !  par :
 conscience  (des déterminismes)  connaissance   (des mécanismes)   imagination   (pour la survie de notre espèce)

« Spinoza avait raison » d’Antonio Damasio

Par Jocelyne Pringard (mars 2015) PLE – 8

Joie et tristesse, le cerveau des émotions


Ce livre, en fait, c’est un peu la rencontre d’un philosophe et d’un neuroscientifique à 400 ans d’écart.


Spinoza a vécu 44 ans de 1632 à 1677. Juif portugais, exilé en Hollande, il a été banni à 24 ans pour ses idées. Il remettait en cause la religion. il était d’une famille riche, conscient d’avoir été privilégié pour l’apprentissage de la culture.


Chez Spinoza, Dieu existe : mais c’est la nature qui s’exprime à travers les créatures vivantes.


Damasio a été interpellé par Spinoza.


Il l’a lu à l’adolescence, l’a trouvé fascinant et rébarbatif (1), l’a  oublié et l’a redécouvert (2). Il avait noté une phrase un jour sur un papier, et à un moment de sa vie, après ses travaux scientifiques, il a relu cette phrase et s’est aperçu que cela avait une correspondance avec ses travaux . Cette phrase c’était :
« Le fondement de la vertu est l’effort même pour conserver son être propre… et le bonheur consiste pour l’homme à vouloir conserver son être. « 
Spinoza a eu une intuition biologique de la nature de l’homme.
En effet, si Descartes dit qu’il y a le corps et l’esprit, il ne dit pas comment se passe l’interaction. Spinoza (3) cherche à surmonter ce problème des deux substances (Corps et esprit) et comment les intégrer.
Pour Spinoza, l’esprit et le corps jaillissaient parallèlement de la même substance inter-agissante et agissaient en symbiose à travers les différentes manifestations tant du corps que de l’esprit.
Spinoza comme Damasio disent que la joie et la tristesse sont des idées du corps qui s’efforce de manœuvrer pour atteindre un état de survie optimal. La joie et la tristesse sont des révélations mentales de l’état du processus vital.
Le signal émotionnel accroit l’efficacité du raisonnement et l’accélère. Nous retrouvons là des résonances avec la Logique Émotionnelle.
Damasio vérifie tout cela à travers des expériences scientifiques. Dans le livre, il y a un va et vient permanent (4) entre les « intuitions » de Spinoza et les découvertes de Damasio.
Damasio est portugais également. Il est né en 1944. Il est professeur de neurologie et parmi ses découvertes, il y a : la démonstration que les émotions sont impliquées dans la prise de décision.
Pour lui (comme pour Shakespeare cité dans le livre 5), les émotions précèdent les sentiments.
Mieux, il a réussi à le démontrer scientifiquement.
Damasio travaillait sur une malade atteinte de la maladie de Parkinson et comme souvent c’est par hasard qu’il a démontré que l’émotion précède le sentiment. Son équipe et lui faisaient des tests sur un traitement qui consistait à provoquer des réactions par des électrodes.
Sur une patiente, cela a déclenché une expression de tristesse, puis elle s’est mise à pleurer et a expliqué à quel point elle était triste.
Le praticien a arrêté l’expérience et 90 secondes plus tard, le comportement de la patiente est redevenu normal.
Ce qui est remarquable, c’est que les pensées liées à l’émotion ne venaient qu’après que l’émotion ait commencé.
Il y a aussi un chapitre consacré aux sentiments qui sont définis « comme un certain état du corps et un certain état d’esprit ».
« Les sentiments sont nos sentinelles. Ils font savoir à notre soi conscient, fugace et étroit, ce qu’il en est de l’état vécu de notre organisme ».
Le chapitre consacré aux sentiments est plus difficile à appréhender, Damasio est un chercheur.
Ce qui prouve aussi l’importance des émotions et des sentiments dans nos comportements, c’est que des patients ayant des lésions préfrontales restent capables de raisonnement, mais n’éprouvant plus d’émotion et notamment d’empathie deviennent incapables d’avoir une vie sociale normale.
Certains disent que Spinoza est le philosophe des scientifiques, C’est aussi le philosophe de la joie.
Spinoza « interpelle » suffisamment pour que Damasio ait fait ce livre et pour que Yalom ait écrit récemment ce roman passionnant « Le problème Spinoza ».

Concluons avec cette phrase de Spinoza citée par Damasio dans son livre :  » Spinoza nous dit que le bonheur est le pouvoir d’être libre vis-à-vis de la tyrannie des émotions négatives ».

Notes complémentaires :
Spinoza :  » Un sentiment ne peut être contrarié ou supprimé que par un sentiment contraire et plus fort que le sentiment à contrarier ».
Spinoza nous dit donc de combattre une émotion négative avec une émotion plus forte mais positive, apportée par le raisonnement et l’effort intellectuel. L’idée selon laquelle on ne pouvait soumettre les passions que par l’émotion induite par la raison, et non par la pure raison seule est centrale  dans sa pensée.

Shakespeare (p 34) : A la fin de Richard II, Shakespeare annonce que le processus unifié de l’affect que nous appelons indifféremment émotion ou sentiment peut se décomposer en parties.
Les émotions précèdent les sentiments. Ce qu’on retrouvent en L.E. : le cerveau reptilien.
Damasio dit que c’est parce que les émotions sont forgées à partir de réactions simples qui favorisent la survie d’un organisme.
De l’humble amibe à l’être humain, tous les organismes vivants naissent munis de procédés conçus pour résoudre automatiquement sans qu’il soit besoin de raisonner les problèmes de base que pose la vie : trouver des sources d’énergie, incorporer et transformer de l’énergie, préserver un équilibre chimique intérieur compatible avec le processus de vie, se défendre contre les agents extérieurs que sont la maladie et les blessures physiques. Le mot « homéostasie » résume à lui seul l’ensemble de ces régulations.
L’effort continuel pour atteindre un état de vie positivement régulée est une part essentielle et profonde de notre existence, c’est même selon l’intuition de Spinoza la réalité première de notre existence, à savoir l’effort incessant (conatus) de chaque étant pour persévérer dans son être.
Lutte, effort et tendances, tels sont les trois mots les plus propres à rendre compte du terme latin conatus tel qu’il est utilisé par Spinoza dans les propositions 6, 7 et 8 de la troisième partie de l’éthique.
« Chaque chose selon sa puissance d’être s’efforce de persévérer dans son être ».
« L’effort par lequel chaque chose s’efforce de persévérer dans son être n’est rien en dehors de l’essence actuelle de cette chose ».
Les émotions proprement dites, le dégout, la peur, le bonheur, la tristesse, la sympathie et la honte, ont directement pour but la régulation de la vie en conjurant les dangers, en aidant l’organisme à tirer avantage d’une occasion favorable ou indirectement en favorisant les relations sociales.
Damasio6 dit qu’il lui semble que les réactions qui donnent lieu aux préjugés sociaux et culturels sont en partie fondées sur le déploiement automatiques d’émotions sociales que l’évolution a mis en place pour détecter la différence chez autrui, parce que la différence peut signaler un risque ou un danger.  Cette sorte de réaction remplissait des fonctions utiles dans les sociétés tribales, mais elle n’est plus adaptée et encore moins utile dans nos sociétés.
Damasio classe les émotions en trois catégories : les émotions d’arrière plan, les émotions primaires et les émotions sociales.
Les émotions constituent le moyen naturel pour le cerveau et l’esprit d’évaluer l’environnement à l’intérieur et hors de l’organisme.
La chose déclenchant l’émotion n’a pas besoin d’être présente.
Spinoza l’avait vu  » l’homme est affecté du même sentiment de joie et de tristesse par l’image d’une chose passée ou future et par l’image d’une chose présente. »

Damasio est neurobiologiste et essaye de comprendre notre fonctionnement : Il y a une notion fondamentale des neurosciences cognitives : toute fonction mentale complexe résulte de la contribution concertée de nombreuses régions cérébrales à différents niveaux du système nerveux central plutôt que du travail d’une unique région du cerveau.

il est maintenant bon de se demander à quoi servent les sentiments.
On peut être d’accord avec Spinoza dit Damasio pour dire que la joie est associée à une transition de l’organisme vers une plus grande perfection.
Les cartes liées à la tristesse sont associées à des états de déséquilibre fonctionnel. Cela peut aboutir à la maladie et à la mort.
Dans la plupart des circonstances, les cartes corporelles de tristesse reflètent l’état réel de l’organisme.
Les sentiments sont nos sentinelles. Il font savoir à notre soi conscient, fugace et étroit, ce qu’il en est de l’état vécu de notre organisme.
La joie et la tristesse sont des idées du corps qui s’efforce de manœuvrer pour atteindre un état de survie optimal. La joie et la tristesse sont des révélations mentales de l’état du processus vital.
Différentes types d’actions deviennent associés à différents types d’émotions7.
Un sentiment au ventre peut vous suggérer d’éviter un choix qui dans le passé a eu des conséquences négatives.
Le signal émotionnel n’est pas un substitut du raisonnement proprement dit. Il joue un rôle auxiliaire et accroit l’efficacité du processus de raisonnement et l’accélère.
Bien qu’elle est rarement été dominante, l’idée selon laquelle les émotions sont intrinsèquement rationnelles remonte à il y a longtemps. Aristote, Spinoza le pensaient.
L’étude des émotions sociales n’en est qu’à ses débuts. Exemple du marxisme, de la soumission/dominance.

Proposition 18 de la 4ème partie de l’éthique :  » Le fondement de la vertu est l’effort même pour conserver son être propre, et le bonheur consiste pour l’homme à pouvoir conserver son être. »
Beauté de cette citation : elle contient le fondement d’un système éthique et ce fondement est biologique. Il est le résultat d’une découverte fondée sur l’observation de la nature humaine et non sur la révélation d’un prophète.
La définition du bien et du mal est simple et élégante. les objets bons sont ceux qui suscitent de façon fiable et durable, les états de joie dont Spinoza pensent qu’ils accroissent le pouvoir et la liberté d’agir. Les objets mauvais sont ceux qui produisent le résultat contraire : leur rencontre avec un organisme sont désagréables à celui-ci.
Les bonnes actions sont celles qui, tout en faisant le bien de l’individu via ses appétits et ses émotions naturels, ne font pas de mal aux autres individus. Cette injonction est sans équivoque. Une action qui pourrait être personnellement bénéfique mais ferait du mal à autrui n’est pas bonne, parce que faire du mal à autrui nous hante toujours et fait parfois du mal à celui-là même qui a agi ainsi.
On n’insistera jamais assez sur l’importance des faits biologiques dans le système de Spinoza.
Au bout du compte, tout ce que nous pensons et faisons résulte de certaines conditions et de certains processus antérieurs qu’il se peut que nous ne puissions contrôler. Mais on peut encore répondre catégoriquement « non », aussi fermement et catégoriquement que Kant, aussi illusoire soit la liberté de ce non.

La mémoire et la conscience chez l’être humain. Ce sont ces deux dons combinés ainsi que leur richesse qui donnent lieu au drame humain et lui confère un statut tragique ici et maintenant.
La confrontation avec la mort et avec la souffrance dérange l’état homéostatique.
Spinoza voit dans la bible un réservoir de connaissances utiles sur la conduite humaine et l’organisation civile.
La seule chose qu’on doit redouter c’est notre comportement. Quand on ne parvient pas à être bienveillant avec les autres, on se punit soi-même, ici et maintenant et on s’empêche d’atteindre la paix intérieure et le bonheur, ici et maintenant.

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