Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Auteur/autrice : Catherine Aimelet-Perissol

Comment renouer avec le désir ?

Brigitte Lahaie
Sud Radio

Par Brigitte Lahaie avec Catherine AIMELET- PERISSOL, Arnaud RIOU

Émission du vendredi 1 octobre 2021

Comment renouer avec le désir ? Ou plus exactement avec son désir ? Son désir de vivre, son désir d’avoir du plaisir, son désir de faire l’amour. Et si cela passait par l’émotion de la joie ?

Les invités :

  • Catherine AIMELET- PERISSOL Médecin homéopathe, psychothérapeute, auteure de : « Émotions, quand c’est plus fort que moi, peur, colère et tristesse : comment faire face » chez Leduc Éditions, et « Ma bible des émotions » – Éditions Leduc.
  • Arnaud RIOU auteur de « La Prophétie de l’Aigle et du Condor » – Éditions Guy Trédaniel.
Partie 1
Partie 2

Mais où ai-je posé mes lunettes ? Ah, elles sont sur mon nez !

Quand bien même la connaissance du fonctionnement de notre cerveau serait la chose du monde la mieux partagée, nous demeurerons soumis à ce fonctionnement dont nous commençons tout juste à connaitre les arcanes. Car connaitre ne signifie pas échapper ! Au contraire, connaitre nous pose au contraire comme responsables de nos actes, même les plus automatiques !

L’une de mes citations préférées est attribuée à Confucius : « Mieux vaut allumer une chandelle que maudire l’obscurité ».
Avec mes patients, écoute, résonnance et bon sens du processus émotionnel font office de lampe pour éclairer ce qui se joue en eux, dans leur mémoire de survie, quand ils sont en prise avec leur situation jusque dans leurs habitudes défensives et leurs interprétations.
Mais pour la thérapeute que je suis ?
Heureusement, Confucius reste un fidèle compagnon de route et se rappelle à ma conscience quand je me chauffe, lutte contre une contrariété, m’échappe d’une contrainte ou laisse tomber tout effort : « Va donc chercher la bougie et une allumette », me dit-il !
Bien sûr, je fais parfois la sourde oreille et garde mon attention fixée sur ce que je connais déjà ! Et pourtant je sais bien que je pourrais, devrais faire autrement, mais l’appel du confort est si souvent pressant…

Si savoir ne suffit pas, c’est que le système émotionnel est étanche à toute approche rationnelle. Pire, il se crispe devant toute tentative de modification du processus de survie. Comprenons-le ! : il est responsable du maintien de l’homéostasie face à tout événement qui résonne en sensation de perte de vitalité.
En clair, je suis, nous sommes prisonniers de nos mécanismes protecteurs de vie.

Alors, l’effort consiste à accepter cette prison de chair qui me fait être ce que je suis et qui s’étend même à qui je suis !
Accepter d’être cet être hybride selon les mots d’Antonio Damasio dans « Sentir et Savoir », composé de corps et d’esprit, d’espace et de temporalité, chez lequel nait parfois la conscience à condition que l’un et l’autre se portent mutuellement attention.
Vivre en conscience, c’est accepter ce filtre-là à partir duquel nous pensons, parlons, écoutons, aimons, agissons et créons.
A défaut, nous nous comportons comme des inconscients, c’est-à-dire de façon automatique dans un copié-collé de nos habitudes défensives, de nos ressentiments et nos représentations, justifiés par les comportements extérieurs à nous, tout entier aspiré dans la démesure, la dramatisation, une façon de sentir le goût de l’existence grâce aux excès.
L’Ubris, c’est ainsi que les Grecs nommaient déjà cette façon d’être.

Accepter cette organisation intrinsèque et culturelle rend que plus admirable encore nos efforts pour vivre ensemble, non sans mal il est vrai.
Que j’en sois consciente ou non, je vois le monde, les autres et moi-même grâce à ces lunettes. Finalement, la liberté est de le savoir et de remercier cette formidable construction de vie et non d’échapper à cette réalité.

Catherine Aimelet Perissol

Ne retiens pas tes larmes

Émission du 23 août 2021

La société rend-elle plus visible nos émotions ? Sur nos écrans, il n’est pas rare de voir les larmes d’un personnage public ou d’un candidat participant à une émission. Derrière notre télé, cette séquence parvient à nous toucher. Aujourd’hui, on interroge la place des émotions dans notre société !

Son discours est ponctué d’un long silence pendant lequel des larmes coulent sur ses joues, Barack Obama pleure en se remémorant la tuerie de Sandy Hook en janvier 2016. Cette séquence très médiatisée n’est-elle pas le reflet d’une société encline à être bouleversée par les émotions ? Comment la place laissée à la tristesse ou à la colère a-t-elle évolué au cours de ce dernier siècle ? 

Il existe des émissions devant lesquelles il est impossible de ne pas pleurer, quel est ce nouveau langage émotionnel ? L’exemple de la télé est particulièrement parlant pour comprendre cette tendance. Les émotions ne sont-elles pas davantage acceptées en public ? 

Mais pourquoi pleurons-nous devant notre écran ? Est-ce l’empathie qui joue sur notre corde sensible ? 

Les invité.e.s 

Alexia Laroche-Joubert, productrice télévisuelle. Elle produit l’émission Koh Lanta qui commence ce mardi 24 août pour une édition all stars spéciale 20 ans.

Francis Métivier, philosophe. Il a écrit notamment La joie des larmes(Editions Pygmalion, 2019). René le philosophe, Descartes et la liberté de la pensée, BD réalisée avec Mickael Roux, aux éditions Dunod, (septembre 2021).

Catherine Aimelet-Perissol, psychothérapeute et thérapeute en logique émotionnelle. Elle est l’autrice de Ma bible des émotions (Editions Leduc, 2019).

A propos de nos sensations

La LE fait appel à la sensorialité immédiate pour comprendre comment, en percevant un événement à l’extérieur de soi, nous éprouvons un phénomène à l’intérieur de soi, décrit comme une sensation. Celle-ci en en écho avec ce qui se passe à l’extérieur notamment par l’effet de la fonction mimétique des neurones dits miroirs, présents dans la profondeur de notre cerveau, et par nos automatismes vitaux, déclenchés juste au dessus de la moelle épinière.

Ces neurones seraient responsables du mimétisme, très étudié par René Girard sur le plan des comportements en collectivité et par Jean-Michel Oughourlian, neuropsychiatre, qui ont coécrit avec Guy Lefort, Des choses cachées depuis la fondation du monde, ouvrage paru aux éditions Grasset en 1978. Le fait de sentir en soi à partir des perceptions hors de soi dans un processus d’écho ou de mimétisme donne sens à la réactivité émotionnelle qui s’opère ensuite de façon automatique.

La LE fait aussi appel à la mémoire sensorielle.

Voici ce qu’en dit Joseph Ledoux, professeur en neurobiologie, dans son dernier ouvrage, Synaptic Self, paru en 2002 : la remémoration consciente est le type de mémoire que nous avons à l’esprit lorsque nous parlons habituellement de la « mémoire ». Se rappeler c’est être conscient d’une expérience antérieure, et présenter des troubles de la mémoire c’est avoir un problème avec le rappel d’un événement ou d’une information que nous savons pourtant avoir précédemment vécu ou su.

Mais il existe un système de mémoire différent qui garde le souvenir des situations dangereuses ou du moins menaçantes. Cet apprentissage du danger met en relation directe nos perceptions sensorielles avec nos réponses comportementales. Il ne dépend pas de la conscience et nous n’avons aucune emprise sur lui ni un accès conscient à sa véritable nature.

En fait, normalement, les deux systèmes de mémoire fonctionnent simultanément. La mémoire consciente apporte le contexte factuel d’un événement (ce que nous pouvons analyser intellectuellement, sans en éprouver le ressenti) et la mémoire inconsciente donne le relief sensoriel à ce contexte (les manifestations physiques, émotionnelles).

En dehors de l’immaturité de la mémoire consciente en période prénatale, les causes d’un éventuel dérèglement de ce fonctionnement sont multiples mais la principale semble être la peur elle-même. Bruce McEwen, éminent chercheur sur la biologie du stress, a mis en évidence qu’une peur brève mais intense entraîne un appauvrissement en dendrites des neurones activés par cette peur dans l’hippocampe. Les dendrites, parties réceptrices des neurones, sont des acteurs majeurs dans la formation de la mémoire consciente.

Les dégradations sont réversibles si la peur ne dure pas mais les dendrites sont définitivement endommagées, laissant les neurones isolés, si la peur se prolonge. Dans ce cas, le souvenir conscient à l’origine de la peur devient inaccessible. Lorsque la peur se manifeste, il ne subsiste alors aucune piste pour en retrouver consciemment le point de départ.

Et la manifestation sensorielle de la peur reste, de fait, la seule trace qui puisse, éventuellement, permettre de remonter jusqu’à l’événement d’origine et de le désactiver consciemment. En ce sens, des signaux de forte intensité (des sensations physiques fortes reproduites consciemment, par exemple), en ciblant les neurones qui ont été isolés par des dendrites endommagées, peuvent réactiver l’activité de ces neurones et permettre ainsi la restitution consciente de la mémoire.

Par ce mécanisme, on peut imaginer, un peu comme un sourcier s’approche d’un point d’eau avec sa baguette, qu’en remontant consciemment au plus fort de la manifestation sensorielle de la peur et en la revivant pleinement et avec consentement, on puisse la désamorcer en « reconstruisant » l’accès endommagé aux neurones concernés. Dans ce cas, la mise en conscience ne porte plus sur le souvenir mais sur la ré-expérimentation (volontaire et sécurisée) de la peur. Il s’agit là, très probablement, du mécanisme qui sous-tend notre approche.

* Quelques lectures qui étayent le processus de Logique Emotionnelle :

Henri Laborit : tous ses ouvrages et particulièrement L’éloge de la fuite, La Nouvelle Grille

Antonio R. Damasio : L’autre moi-même – Les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et des émotions, Paris, Odile Jacob, 2010.

Lionel Naccache : Le nouvel inconscient – Freud, Christophe Colomb des neurosciences, Paris, Éditions Odile Jacob, coll. « Sciences », 2006.

A suivre…

L’indépendance est-elle un mythe ?

Qui ne rêve de devenir plus indépendant du regard des autres, des reproches de son conjoint, des attentes de son manager, du contexte social ou de l’influence de la mode ? Qui ne rêve de devenir enfin « lui-même », totalement à l’origine de ses choix et de ses actions ? Qui ne rêve de se libérer d’être trop dépendant affectif ?

Mais ce rêve que nous partageons tous aboutit à bien des frustrations. Pire, plus nous cherchons à contrôler notre vie, plus elle échappe, plus le stress augmente… et plus nous nous en voulons de rester dépendants, malgré notre volonté et nos efforts pour résister à cette tendance.

Alors plutôt que nous maudire, nous culpabiliser ou en vouloir aux autres et aux circonstances, nous pouvons nous tourner vers le fonctionnement à l’origine de la dépendance elle-même.

De la dépendance, de l’attachement à nos habitudes comme de nos addictions elles-mêmes ! Avant de voir là des effets de la psychologie, c’est à la biologie que nous devons le phénomène de dépendance !

La logique émotionnelle décrit comment se manifeste la nécessité biologique de la dépendance. Elle modélise ainsi le lien corps esprit, le passage d’une logique corporelle de survie à une logique socio-culturelle de vie dans le temps. Le phénomène de dépendance prend ainsi racine, non simplement parce que nous sommes des êtres sociaux, mais du fait de la nécessité de la vie : celle du corps et en miroir, celle de la culture répondent au principe de conservation et d’évolution, principe qui débute dans la recherche homéostasique de tout corps vivant. C’est là que nous pouvons trouver les clés, non pour nous libérer -voire nous débarrasser- de nos dépendances, affective ou matérielle, mais pour agir en connaissances de ces causes existentielles qui régissent nos existences.

Nous avons bien du mal à admettre être à ce point redevable de notre nature physique, si convaincus que seule notre nature psychique et raisonnante guide nos comportements et nos ressentis. Quitte à ne s’intéresser aux découvertes des neurosciences que du seul point de vue intellectuel, comme si le sapiens était d’une nature différente des autres êtres vivants. Une erreur que nous payons de plus en plus cher.

Alors oui, nous sommes des êtres d’habitudes, de dépendance et d’addictions. Quel qu’en soit le prix, elles nous définissent et nous enferment. Et si la liberté commençait dans cette connaissance comme une invitation à regarder avec admiration et humour cette merveilleuse citadelle intérieure en résonance avec un contexte en perpétuelle évolution?


Catherine Aimelet Périssol

Retrouver confiance avec la logique émotionnelle

14 avril 2016

La confiance est un état dynamique indépendant de la réussite et des pensées positives !
La logique émotionnelle permet de découvrir la confiance qui existe en chacun pour peu que nous la débarrassions de ce qui encombre notre rapport à elle.
La confiance est en effet présentée aujourd’hui comme une disposition de l’esprit qu’il faudrait avoir et développer en regardant toutes nos réussites. Ce qui suppose le problème réglé.

Or, la confiance est le fruit d’une dynamique, d’un dialogue ou d’une danse : entre le connu de nos actions telles qu’elles ont été et l’inconnu à risquer.

Entre sûreté du connu et liberté de l’inconnu. Une toute autre représentation, beaucoup plus proche de notre réalité corporelle et donc mentale !

Partie 1
Partie 2

La logique émotionnelle et le burn-out des médecins

 22 avril 2016

Le burn-out est un état psycho émotionnel d’épuisement et de perte de vitalité. Considéré comme le mal professionnel de ce début du XXIème siècle, il semble secondaire à un effort soutenu déployé par les personnes pour atteindre un objectif idéalisé et irréalisable dans le contexte du travail. La personne en burn-out n’a pu tenir compte des signaux d’alerte émotionnelle, considérés comme un problème à gérer et non comme des signaux vitaux.
Prévenir le burn-out , c’est déjà prendre en compte que l’émotion n’est pas un problème à gérer ou à traiter mais un début de solution du corps et de l’esprit pour s’adapter aux situations.
Étudiant en médecine, médecin en exercice (ou à la retraite), concernés par le burn-out, personnellement ou dans votre entourage professionnel (collègues en arrêt de travail, addictions, suicides…)

Lieu : Salle du Triangle, Hôpital de Salanches (74700)La conférence du vendredi 22 avril sera suivie d’un atelier journée le samedi 23 avril à Sallanches.
Lieu : Salle Formation, Hôpital de Salanches (74700)

La logique émotionnelle au secours de la psychologie

20 octobre 2016

Le discours psychologique repris dans tout un ensemble d’ouvrages sensés aider les lecteurs à avoir plus confiance, à mieux s’estimer et à acquérir plus de sérénité n’a pas tenu ses promesses. Le recours aux médicaments ne cesse d’augmenter avec une attente: savoir enfin gérer ses émotions. La psychologie aurait-elle surfé sur nos attentes idéalisées d’un bien-être et d’une communication définitivement efficace qui feraient de nos vies un long fleuve tranquille ?
Mais cette attente est vaine, frustrante et même source d’angoisse et de conflits sans fin … 

La psychologie, en mettant le focus sur nos désirs et nos pensées laisse de côté la dimension biologique, le langage du corps. Celui-ci ne se manifesterait qu’à partir de pensées plus ou moins positives! Or, notre réalité est plus large, plus complexe et tellement plus vivante.


Éclairer nos habitudes de pensées et nos comportements de l’élan vital qui habite notre corps, voilà le pari de la logique émotionnelle. Un pari qui donne à voir l’ampleur de nos ressources de vie plutôt que la fatalité de causes affectives explicatives mais si enfermante.

La logique émotionnelle au quotidien

1er décembre 2016

Dans un monde saturé d’informations, de méthodes de bien être, de conseils psychologiques, nous avons bien du mal à reconnaître ce qui est juste pour soi.  Une grande confusion règne entre ce que nous voulons avoir pour être sécurisé et reconnu et ce qui nous est accessible en réalité. Les choses, les autres nous échappent et nous laissent frustrés et déçus. Nous nous épuisons à éviter ou gérer bien des situations qui nous reviennent en boomerang.
 
La LE, en prenant en compte la dimension biologique du désir d’exister, peut nous aider au quotidien.  L’usage de sa cartographie peut apaiser nos relations avec nos proches, notre travail, notre façon d’écouter ou même de regarder la télévision, nos écrans ou encore lire un livre? Comment?
 
A partir de sa grille de lecture, nous évoquerons quelques voies:  la prise en compte de notre expérience corporelle, l’attention dans l’écoute, l’expression de sa part d’existence face aux autres, la reconnaissance du sens de nos attentes et de nos désirs, le courage de reconnaître nos comportements offensifs parce que défensifs. Loin de toute culpabilité, la pratique quotidienne de la LE offre un véritable espace de responsabilité à être humain.

Partie 1
Partie 2

Faire la paix avec soi

17 janvier 2017

Apprenons à faire la paix avec nous-mêmes :un être humain composé d’un corps vivant et que l’évolution a doté d’un cerveau pensant. Nous ne pouvons exister et penser qu’avec ce corps-là qui contient ce cerveau-là. Nous ne pouvons penser et agir qu’à la mesure de nos expériences, de notre mémoire et de notre langage. 

Les humains ne peuvent fabriquer que de l’humain. Ce serait bien de s’apprivoiser, de reconnaitre vraiment que notre cerveau nous veut du bien et que tout en lui est orienté vers la prolongation de l’être… De reconnaitre qu’il en est de même dans le cerveau de chacun tout autour de nous. Nous pouvons apprendre à écouter, reconnaitre, nous intéresser à ce mouvement de vie afin de répondre aux enjeux du quotidien comme à ceux qui nous attendent. 

Catherine Aimelet Périssol vous éclairera sur les dix bonnes raisons de découvrir et de se former à la logique de nos émotions !

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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