Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

« Le jardin d’Épicure » de Irvin D. Yalom

par Christelle Binder

LE JARDIN D’EPICURE

Regarder le soleil en face

de IRVIN YALOM

Fiche de lecture de Christelle  Binder

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Le livre commence ainsi « la conscience de soi est un don suprême, un trésor aussi précieux que la vie. C’est elle qui nous fait humains ». Une invitation partagée avec celle de la Logique Emotionnelle, MIEUX SE CONNAITRE et la LE propose de se reconnecter à son corps, écouter la sensation vécue suite à l’événement perçu par un de nos 5 sens pour mieux vivre l’émotion (l’accueillir et la nourrir). L’émotion que traite Irvin Yalom dans son livre est celle de l’angoisse de la mort et il raconte des séances de thérapie ou il fait cheminer son patient vers comment apprendre à vivre malgré ses angoisses ?

Surmonter notre peur de la mort est une préoccupation majeure, omniprésente et universelle qui a le plus souvent un événement déclencheur : j’entends mon mari m’annoncer la perte d’un proche, je lis l’annonce d’un plan de restructuration dans mon entreprise, je touche une grosseur sur mon sein, je vois les années défiler à grands pas et le chiffre 50 s’approcher. Ces événements nous confrontent à notre statut de mortel : « il faut en général une situation critique ou irréversible pour provoquer chez l’individu un sursaut qui le poussera à quitter le mode quotidien (comment sont les choses dans le monde : nous sommes absorbés par notre environnement) pour adopter le mode ontologique (c’est le miracle d’être : nous sommes étonnés que les choses soient et que nous soyons). C’est ce que j’appelle l’expérience révélatrice. » ou PERCEPTION en LE.

Cette expérience révélatrice ou perceptions peuvent générer des SENSATIONS d’anxiété, de douleur, de panique :

« Je suis assise au bord d’un étang, les jambes plongées dans l’eau et une sensation désagréable m’envahit parceque de grandes feuilles s’avancent vers moi sous l’eau. Je les sens qui me frolent les jambes – pouah ».

La personne aura une raisonnance physiologique de ce qu’elle a perçu, le ventre noué, la gorge serrée, le visage crispé, la sensation de vide, …

et se traduire en RDD :  

« C’est alors que j’ai été prise panique et que je me suis réveillée en hurlant. Pendant des heures, j’ai évité de me rendormir de peur que ne revienne le rêve ».

Mais quel est le BESOIN ?

« Affronter la mort ne conduit pas forcément à un désespoir qui nous dépouille de toute raison d’être » ; « affronter la mort nous permet d’aborder la vie d’une manière plus riche et plus humaine ». Il nous invite ainsi à mieux goûter la vie, à en reconnaître la beauté, il nous invite à nous engager pour les autres, à mieux communiquer avec ceux que nous aimons. La peur de la mort s’appuie souvent sur notre besoin de laisser une trace immortelle de notre passage, Irvin Yalom utilise une belle métaphore : celle des ondulations sur l’eau, des rides sur un étang, c’est l’effet de rayonnement, chacun de nous crée des cercles concentriques d’influence qui toucheront les amis, les proches, et ces « rides » resteront le signe de notre passage. Qui laissera un trait de caractère, qui une expérience, un avis, une preuve de vertu, une parole de réconfort (l’effet RIPLING).

IL NOUS INVITE A NOUS METTRE EN ETAT DE MARCHE POUR DONNER UN SENS A NOS VIES :

« Croire que l’individu se perpétue, non dans sa personne propre, mais à travers des valeurs et des actions qui se répercutent à travers les générations futures, peut apporter un réconfort efficace à celui ou celle qui est angoissé par la mortalité » – « le rippling atténue la souffrance de l’impermanence en nous rappelant que quelque chose en chacun de nous perdure, que nous en soyons conscients ou non. »

Je vous propose ce témoignage d’un patient d’Irvin : « J’ai perdu mon père bien aimé… je me suis beaucoup interrogé sur ma capacité à affronter ma propre finitude et j’etais hantée par la pensée que moi aussi, je quitterais un jour cette vie. Pourtant, j’ai aujourd’hui dans ces peurs et ces angoisses un amour de la vie que j’ignorais … J’ai une vraie perception de ce qui est et de ce qui n’est pas important. Je dois apprendre à faire ce qui enrichit ma vie par opposition à ce que la société attend de moi ».

Une vie étouffée peut s’exprimer dans la peur de la mort car la personne n’a pas vécu la vie qu’il lui convenait. Réaliser son potentiel et s’accomplir pleinement dans sa vie est non seulement gratifiant mais aussi un rempart contre l’impermanence et l’imminence de la mort. C’est la manière dont nous interpretons nos expériences qui détermine la qualité de notre vie et non les expériences elles mêmes (spychologie positive)… et n’oubliez pas le rôle de la gratitude pour surmonter le regret du « trop peu / tard » (3 kifs par jour de Florence Servan Shreiber)

Professeur émérite de psychiatrie à Stanford, Irvin Yalom est psychiatre à Palo Alto (Californie).

« Certains refusent le prêt de la vie pour éviter la dette de la mort »

Psychologie

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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