Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Oser l’incertitude

Sous le ciel de nos contrées, plusieurs générations ont eu la chance et le plaisir de vivre dans des conditions plutôt privilégiées, sans guerre, sans épidémie grave, sans famine… et nous nous y sommes habitués.
Au point de penser que c’est la norme ! Le jour s’est levé hier, avant-hier, et tous les jours d’avant, et donc il se lèvera demain, après-demain et tous les jours d’après.
De cela nous sommes sûrs ! Pourtant, ce n’est que le résultat de ce que nous avons observé, de notre expérience mémorisée.

Aussi dès qu’une situation inédite arrive ou nous arrive, nous voilà d’abord pris de panique à rechercher toujours plus de sécurité, les uns dans la version sûreté, les autres dans la version liberté. Ou pris de raideur à imposer encore plus d’Identité, les uns dans la version appartenance, tous pareils, les autres dans la version différence, distinction.

D’un côté nous savons que le monde change sans cesse, régie par l’impermanence — qui est d’ailleurs la seule permanence — et de l’autre nous fantasmons quand même d’éviter le manque et de conserver un environnement sûr, voire sûr et certain… Et si nous acceptons le changement, c’est seulement du côté du bon et du mieux.

Pour autant, ce que nous expérimentons au quotidien a une tout autre couleur, avec des chocs inévitables et des habitudes réactives. Toujours la même loi biologique à l’œuvre qui nous presse de nous adapter : soit nous prenons toutes les opportunités de satisfaction, soit nous évitons, contrôlons ou encore nous résignons et subissons. Lorsque nous restons enfermés dans nos habitudes, avec un résultat prédictif satisfaisant pour faire face à la situation, innover, imaginer, créer, prendre le risque de l’incertitude devient difficile.

Comment alors sortir de ses habitudes, se mettre en accord, s’accorder avec le changement, que ce soit l’environnement, nos proches, ou encore nous-mêmes ? Comment devenir un individu qui agit en conscience de ce qui l’anime, des lois biologiques à l’œuvre, plutôt que de subir le modèle unique de survie ?

Comment la LE peut-elle nous aider à relever ce défi ?

Oser l’incertitude, c’est s’ouvrir à la situation, oser prendre un risque avec un résultat (encore) incertain. C’est oser agir en conscience pour sortir des impasses, sans témérité, mais avec courage, en s’appuyant sur l’intelligence du système émotionnel : l’information sensorielle, le sens vital de ce que nous faisons déjà, notre capacité à innover dans le même objectif de vie. Car il s’agit bien à la fois de garantir les moyens de notre existence, mais en sortant de nos évidences pour passer par une autre voie.

Agir en conscience et en connaissance nous demande de ralentir, de nous poser pour réaliser ce qui vient nous choquer, interroger les représentations qu’inévitablement nous élaborons, énoncer les habitudes que nous avons mises en place, et s’ouvrir au formidable potentiel qui est le nôtre et qui reste encore à explorer.

Sylvie Alexandre-Rochette

Prochaine conférence de Catherine Aimelet-Perissol

Les petits déjeuners essentiels organisent le 16 octobre 2021 une conférence ayant pour thème :

Révéler le bon sens de nos émotions.

Lieu de la conférence :

Vélodrome de Roubaix
13-15 avenue Maxence Van Der Meersch
59100 Roubaix


Catherine Aimelet-Perissol
Docteur en médecine, psychothérapeute et formatrice en logique émotionnelle, auteure et conférencière.

Joie, peur, colère, tristesse, sont quatre des grandes émotions qui nous traversent, nous alertent, nous guident et parfois nous submergent au point d’interférer dans nos actions et d’influer nos décisions.


Plutôt que de chercher à les « gérer », Catherine Aimelet Périssol nous invite à en faire nos alliées.
En tant que médecin et psychothérapeute, son approche est singulière : elle nous montre que les émotions sont l’expression du lien entre corps, mémoire et esprit.


Elles sont donc des indicateurs précieux. Elles sont un langage et ont leur langage. Se mettre à leur écoute et les décoder, c’est gagner en liberté en nous offrant la possibilité de les traduire en réponses adaptées aux situations.


À nous donc d’en prendre conscience, et avec bon sens, d’intégrer la Logique Émotionnelle pour faire de nos émotions un atout.

Mais où ai-je posé mes lunettes ? Ah, elles sont sur mon nez !

Quand bien même la connaissance du fonctionnement de notre cerveau serait la chose du monde la mieux partagée, nous demeurerons soumis à ce fonctionnement dont nous commençons tout juste à connaitre les arcanes. Car connaitre ne signifie pas échapper ! Au contraire, connaitre nous pose au contraire comme responsables de nos actes, même les plus automatiques !

L’une de mes citations préférées est attribuée à Confucius : « Mieux vaut allumer une chandelle que maudire l’obscurité ».
Avec mes patients, écoute, résonnance et bon sens du processus émotionnel font office de lampe pour éclairer ce qui se joue en eux, dans leur mémoire de survie, quand ils sont en prise avec leur situation jusque dans leurs habitudes défensives et leurs interprétations.
Mais pour la thérapeute que je suis ?
Heureusement, Confucius reste un fidèle compagnon de route et se rappelle à ma conscience quand je me chauffe, lutte contre une contrariété, m’échappe d’une contrainte ou laisse tomber tout effort : « Va donc chercher la bougie et une allumette », me dit-il !
Bien sûr, je fais parfois la sourde oreille et garde mon attention fixée sur ce que je connais déjà ! Et pourtant je sais bien que je pourrais, devrais faire autrement, mais l’appel du confort est si souvent pressant…

Si savoir ne suffit pas, c’est que le système émotionnel est étanche à toute approche rationnelle. Pire, il se crispe devant toute tentative de modification du processus de survie. Comprenons-le ! : il est responsable du maintien de l’homéostasie face à tout événement qui résonne en sensation de perte de vitalité.
En clair, je suis, nous sommes prisonniers de nos mécanismes protecteurs de vie.

Alors, l’effort consiste à accepter cette prison de chair qui me fait être ce que je suis et qui s’étend même à qui je suis !
Accepter d’être cet être hybride selon les mots d’Antonio Damasio dans « Sentir et Savoir », composé de corps et d’esprit, d’espace et de temporalité, chez lequel nait parfois la conscience à condition que l’un et l’autre se portent mutuellement attention.
Vivre en conscience, c’est accepter ce filtre-là à partir duquel nous pensons, parlons, écoutons, aimons, agissons et créons.
A défaut, nous nous comportons comme des inconscients, c’est-à-dire de façon automatique dans un copié-collé de nos habitudes défensives, de nos ressentiments et nos représentations, justifiés par les comportements extérieurs à nous, tout entier aspiré dans la démesure, la dramatisation, une façon de sentir le goût de l’existence grâce aux excès.
L’Ubris, c’est ainsi que les Grecs nommaient déjà cette façon d’être.

Accepter cette organisation intrinsèque et culturelle rend que plus admirable encore nos efforts pour vivre ensemble, non sans mal il est vrai.
Que j’en sois consciente ou non, je vois le monde, les autres et moi-même grâce à ces lunettes. Finalement, la liberté est de le savoir et de remercier cette formidable construction de vie et non d’échapper à cette réalité.

Catherine Aimelet Perissol

Ne retiens pas tes larmes

Émission du 23 août 2021

La société rend-elle plus visible nos émotions ? Sur nos écrans, il n’est pas rare de voir les larmes d’un personnage public ou d’un candidat participant à une émission. Derrière notre télé, cette séquence parvient à nous toucher. Aujourd’hui, on interroge la place des émotions dans notre société !

Son discours est ponctué d’un long silence pendant lequel des larmes coulent sur ses joues, Barack Obama pleure en se remémorant la tuerie de Sandy Hook en janvier 2016. Cette séquence très médiatisée n’est-elle pas le reflet d’une société encline à être bouleversée par les émotions ? Comment la place laissée à la tristesse ou à la colère a-t-elle évolué au cours de ce dernier siècle ? 

Il existe des émissions devant lesquelles il est impossible de ne pas pleurer, quel est ce nouveau langage émotionnel ? L’exemple de la télé est particulièrement parlant pour comprendre cette tendance. Les émotions ne sont-elles pas davantage acceptées en public ? 

Mais pourquoi pleurons-nous devant notre écran ? Est-ce l’empathie qui joue sur notre corde sensible ? 

Les invité.e.s 

Alexia Laroche-Joubert, productrice télévisuelle. Elle produit l’émission Koh Lanta qui commence ce mardi 24 août pour une édition all stars spéciale 20 ans.

Francis Métivier, philosophe. Il a écrit notamment La joie des larmes(Editions Pygmalion, 2019). René le philosophe, Descartes et la liberté de la pensée, BD réalisée avec Mickael Roux, aux éditions Dunod, (septembre 2021).

Catherine Aimelet-Perissol, psychothérapeute et thérapeute en logique émotionnelle. Elle est l’autrice de Ma bible des émotions (Editions Leduc, 2019).

Que dit la logique émotionnelle de l’alignement ?

Voilà que sonne l’heure de la rentrée, à la fois différente et toujours la même, avec son cortège de bonnes résolutions tissées par l’envie de faire autrement. Maison, travail, famille, amis, santé… tous les pans de la vie, ou presque, sont revus à l’aune des expériences et décisions estivales.
Comme une urgence à répondre enfin aux promesses oubliées, aux valeurs malmenées, aux signes négligés.
Dans le yoga que j’enseigne, cet impératif à suivre ce qui nous parait essentiel est illustré par le terme d’« alignement ». Et nous accompagnons volontiers le propos d’un geste de la main qui, partant du front, glisse en ligne droite jusqu’au sternum. Aligner mental et cœur, corps et esprit, terre et ciel.
Que dit la logique émotionnelle de l’alignement ?

Regardons le mot. « Aligner » vient du mot « lin ». Le terme s’est étendu de l’objet en lin au trait tracé. Sans précision de droiture. Pourtant, la première image mentale qui me vient est celle de quelque chose de droit, verticalement ou horizontalement. D’ailleurs, notre langage parle volontiers d’alignement des planètes (les unes derrière les autres), des chakras (les uns au-dessus des autres), des phrases (les unes après les autres) ou d’une politique (l’une en miroir de l’autre).
Mais cette représentation spatiale est-elle applicable au mot tel qu’il est utilisé dans le yoga ou dans toute pratique spirituelle ?
Cette idée d’un « tracé » implique-t-elle immobilité, inertie voire, puisque c’est aligné, que cela ne bouge plus ?

La LE nous rappelle que la force du vivant, c’est d’aller chercher un équilibre qui soit favorable à la vie.
« La nécessité d’être en équilibre est inscrite au plus profond de nos cellules » nous en dit Catherine Aimelet Perissol.

En effet, et sans que nous en ayons conscience, notre corps perd l’équilibre, cherche et le retrouve constamment puis tend à le conserver coûte que coûte. Ne serait-ce que physiquement pour, en bon bipède, tenir debout ce qui est l’aspiration naturelle du corps. Si nous prenons l’exemple de la marche nous voyons bien qu’il y a un mouvement qui nous fait passer d’un état de déséquilibre (sur un pied) à celui d’équilibre (revenir sur deux pieds).
L’un ne va pas sans l’autre : l’équilibre est un mouvement, une alternance dans le temps et non un état de stabilité fixe, tout comme la nuit ne va pas sans le jour ou le vide ne va pas sans le plein.
La pratique yogique ne saurait échapper à ce processus.
Lorsque nous cherchons à nous aligner c’est à partir d’une expérience éprouvée de perte d’alignement, d’une sensation corporelle ou d’un sentiment psychocorporel de désalignement. Nous pouvons nous sentir tiraillés, divisés ou encore oppressés : ces ressentis sont des signaux que le mental fait résonner au travers des mots et des pensées.
Mais à côté de tout ce que nous nous racontons «  quelque chose se passe en moi et m’invite à retrouver l’alignement… ». Comme un fil que nous reprenons là où nous l’avons laissé avant que le flux (ou la somme ? ) de nos habitudes nous pilotent (en mode automatique). Ce fameux fil de « lin » dont est tiré le mot « alignement » et qui, lorsqu’il est tissé, dessine un entrelacs. Nous pouvons alors voir l’alignement telle une trame nous conviant à regarder ce qui se vit. Une boucle un peu lâche ou trop serrée perturbe l’équilibre, l’harmonie d’un canevas identifié comme essentiel et favorable à la vie.

Retrouver un alignement est un mouvement dont le but est de nous faire sentir l’équilibre de ce tissage, non pour le garder et y rester toujours mais pour connaitre le chemin qui nous y conduit.

Caroline Wietzel

Vient de paraître : Le Guide Santé des Emotions

Quand Le Monde et La Vie s’associent pour parler de la Logique Emotionnelle, cela donne un hors série de la collection Sens et Santé intitulé : « Le Guide Santé des Emotions ». Vous y découvrirez près de 150 pages de présentation de la Logique Emotionnelle, extraites de « Ma Bible des Emotions », mises en valeur et illustrées de façon très pédagogiques. 
L’intention est clairement annoncée: comment la connaissance du processus favorise l’équilibre émotionnel et donc la santé. Une bonne lecture d’été accessible à tous et à transmettre à tous les curieux !
Belles vacances à toutes et tous
Catherine Aimelet-Périssol et l’équipe de l’ILE

L’habitude nous joue des tours, nous qui pensions …

L’habitude nous joue des tours, nous qui pensions que notre Moi conscient était à la manœuvre dans tous nos choix et nos rythmes de vie. C’est méconnaître la force du Moi des habitudes.

Dès le matin chacun d’entre nous a son petit rituel, douche puis petit déjeuner, ou le contraire, à moins que ce soit réveiller les enfants d’abord puis préparer le petit déjeuner car votre douche, vous la prenez le soir !

Sur cette planète, le vivant répond à des biorythmes fait d’habitudes. Même l’univers en a, la Terre tourne toujours dans le même sens autour du soleil par exemple. Habitudes qui favorisent l’harmonie et l’équilibre des forces.

Dès que nous avons suffisamment répété un geste, la mémoire procédurale fait le reste, et nous pouvons le répéter sans avoir à y penser. Les sportifs le savent bien, les musiciens aussi, qui répètent inlassablement les mêmes gestes. Cette mémoire procédurale, celle qui mémorise la procédure des actions, est tapie dans les profondeurs de nos circuits neuronaux.

Quand vous avez appris à conduire, vous avez sans doute trouvé la tâche complexe : débrayer pour passer la vitesse avec la main droite en gardant la gauche sur le volant, accélérer du pied droit et lâcher l’embrayage du pied gauche, tout en regardant devant vous, vigilant à ce qui se passe autour, et attentif à l’itinéraire pour vous rendre à destination. Quelques années plus tard, vous conduisez sans y penser, au profit de penser à votre journée, aux tâches urgentes, à la liste des courses, la facture à payer, ou à vous refaire le scénario du conflit avec votre voisine… Votre corps-esprit agit jusqu’à ce que la perception d’une situation inhabituelle vous sorte de vos rêveries : un carambolage, un orage soudain, une route barrée… et vous voilà revenu à la réalité du moment présent.

Regardons-y de plus près : la logique émotionnelle nous apprend que la voie du désir, autrement dit de l’élan vital, se déploie en habitudes, comportementales et aussi mentales. Pourtant nous pouvons remettre en question cette boucle vertueuse quand nous constatons que notre comportement est inadapté, comme freiner quand survient un obstacle alors que la route est enneigée. Dans ce cas précis votre habitude, qui s’est pourtant imposée à vous, est inadéquate à la situation puisqu’il y a de fortes probabilités que vous partiez dans le décor.


Nos habitudes se sont installées parce qu’elles ont été sources de satisfaction : quand je freine, j’évite l’obstacle. Elles ont ceci d’extrêmement précieux qu’elles favorisent DE FAIT la persévérance. Quand une action a été source de récompense, il est évident dans nos connexions neuronales qu’elle va l’être à nouveau pour répondre à notre désir. Elles sont aussi écologiques puisqu’elles libèrent de l’espace mental pour d’autres décisions ou réflexions, pendant que nous agissons presque hors décision consciente.


Mais elles ont aussi quelques inconvénients.
Notre vigilance est amoindrie : ainsi vous venez de vous couper le doigt en cuisinant, ou avez un accident à 50 m de chez vous. Un autre inconvénient est qu’elles sont comme des partenaires muets qui s’imposent à nous, que nous le voulions ou non.
Lutter contre ses habitudes ou s’en vouloir de les avoir revient à lutter contre soi-même et c’est intenable. Les « il faut que j’arrête de me plaindre, de me mettre en colère, de grignoter… » occupent tout notre espace mental, mettent à mal notre volonté et nous usent à force d’inefficacité. Voie sans issue donc que se demander d’arrêter. Il s’agirait plutôt d’OUVRIR notre champ des possibles et décider (par) quoi commencer : plutôt qu’arrêter de me plaindre, commencer à cultiver le contentement ? Plutôt qu’arrêter de me mettre en colère, cultiver la bonne humeur ? Plutôt qu’arrêter de grignoter, décider de manger uniquement pendant les repas ?


Le défi est de synchroniser la force d’attraction profonde et opiniâtre du désir avec nos intentions conscientes, en mettant en place une nouvelle habitude. Cela demande un effort de volonté jusqu’à ce que l’habitude s’installe. Il s’agit d’être modeste, de persévérer, et d’orienter son esprit et ses actes vers une nouvelle forme de récompense plutôt que de vouloir cesser ce qui s’est installé.


Et si vous commenciez par prendre l’habitude de parler de ce qui est, de l’existant, à la forme affirmative, comme proposé dans notre précédent clin d’œil ?

Sylvie Alexandre-Rochette

Le guide Santé des Émotions

Hors-Série Sens & Santé – Le Monde

Voici sorti en kiosque le 24 juin, un hors-série Le Monde La Vie, sur les émotions.
Un guide santé des émotions dont près de 150 pages présentent la Logique Émotionnelle.


Il s’agit d’extraits de Ma Bible des Émotions, mis en valeur et illustrés de façon très pédagogiques.
L’intention est clairement annoncée : comment la connaissance du processus favorise l’équilibre émotionnel et donc la santé.


Une bonne lecture d’été et un bon hors-série à transmettre aux curieux
Belles vacances à toutes et tous.


Catherine Aimelet Périssol et l’équipe de l’ILE

Qui suis-je ? Expérimenter la forme affirmative …

Avez-vous déjà porté attention à la forme des réponses que vous apportez aux questions banales du quotidien ou aux propos que vous formulez dans vos notes professionnelles ?

La forme négative vous est-elle familière pour exprimer vos sentiments, vos actes ou vos idées ?

« Je ne suis pas en forme ce matin…
« Je n’ai pas bien dormi cette nuit…
« Je ne suis pas passionnée par cette émission, ce livre, cet article…
« Je n’ai pas terminé ce dossier…
« Je n’ai pas lu ton mail…
« Je n’ai pas réussi à clarifier ce point…
« Je ne suis pas d’accord avec cette stratégie, cette décision…
« Je ne partage pas ton point de vue…
« Je n’ai pas le temps de …
« Je n’aime pas ton costume…
« Je n’apprécie pas ce plat…
« Je n’ai pas… Je ne suis pas… Je ne partage pas … Je n’aime pas… »

Utiliser la forme négative, c’est exprimer ce qui n’est pas, ce qui manque, comme un creux, une faille, un vide, un gouffre, un abysse, … qui pourrait être aussi un abri, une tanière, une grotte, une caverne, un repli …

Utiliser la forme négative, serait-ce donc une forme d’évitement, de zapping, de raccourci, de facilité, de solution de paresse au regard de l’effort que représenterait une forme affirmative ? Affirmation de ce qui est déjà là, de ce que j’ai déjà, de ce que je suis au présent, de ce que j’aime, de ce que je partage, de ce que j’ai déjà fait ou réussi, de ce que j’apprécie en ce moment…
Forme affirmative à ne pas confondre avec la forme positive où « Je ne suis pas en forme ce matin » se traduirait en « Je suis en forme ce matin » !

La forme affirmative exige de l’attention, de l’application, de la délicatesse, du soin, un peu de zèle et de la diligence dans le choix du mot qui me définit, me reflète, me qualifie…
« Je suis un peu raide ce matin », « J’ai dormi cinq heures cette nuit », « J’ai écrit la moitié de cet article », « J’ai déjà rédigé trois pages », « J’ai entendu ou je comprends tes arguments : les miens sont les suivants… », « Je préfère ton costume bleu », « J’ai déjà trois réunions. Mon emploi du temps est complet ce matin. Que pourrais-tu proposer d’autre ? » …

La forme affirmative est celle que choisit la voie du désir, celle qui construit pas à pas, qui cherche la justesse, qui donne du goût à l’existence, du sens et de l’ambition à nos choix…
Elle procure une grande satisfaction et c’est celle qu’apprécie notre corps et notre cerveau !

Qui suis-je finalement ?
J’ai choisi pour l’illustrer un extrait du dernier livre d’Edgar Morin « Les souvenirs viennent à moi » : « …Je suis un Tout pour moi, tout en n’étant quasi rien pour le Tout. Je suis un humain parmi huit milliards, je suis un individu singulier et quelconque, différent et semblable aux autres. Je suis le produit d’évènements et de rencontres improbables, aléatoires, ambivalentes, surprenantes, inattendues. Et en même temps, je suis Moi, individu concret, doté d’une machine hypercomplexe auto-éco-organisatrice qu’est mon organisme, machine non triviale, capable de répondre à l’inattendu et de créer de l’inattendu. Le cerveau donne à chacun l’esprit et l’âme invisibles au neuroscientifique qui analyse le cerveau, mais émergeant en chaque humain dans sa relation avec autrui et avec le monde. »

Maïté Pecqueur
Psycho praticienne et co-autrice du livre « La vie secrète des émotions »

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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