Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Auteur/autrice : Catherine Le Sage

Serions-nous tous des mécréants ?

Y a-t-il quelque chose à vendre ?

Y a-t-il quelque chose à clamer ?

Que font-ils ces marchands du temple à l’ouvrage sur différents lieux et supports (journaux, livres, groupes, confréries, web) ? Ils vendent l’idée d’un état totalement soulagé de tout symptôme, de toute gêne ou de toute douleur. Du rêve, dans le domaine de la santé psychique ou physique.

Le marché de la psychologisation s’est largement développé favorisant un emballement de type encore « plus de santé », « plus de psy ». Jusqu’au goût pour la spiritualité, relié au désir de sens, lui-aussi devenu un marché : le business de la spiritualité est né et va jusqu’à se réclamer du vocable « ingénierie de la spiritualité »

Cela dit et en prenant un peu de recul sur l’humeur de ces commentaires, ce business est là depuis longtemps, depuis fort longtemps, depuis la nuit des temps. Serait-il alors lié à notre propre mode d’être humain ?

Comment la logique émotionnelle peut-elle éclairer ce processus qui va de la biologie évolutive à la création de la culture, celle du business notamment ?

Celui-ci se fabrique, ou plutôt, nous le fabriquons, autour des ressentiments : la souffrance, la peur, l’abus, la mort toujours possible, l’effondrement annoncé… Il surfe sur la montée d’une pression de performance. Le business s’autojustifie par la constatation de plus en plus de plaintes et d’anxiété…qu’il contribue lui-même à générer !

Mais, regardons plutôt la logique de nos émotions : plus nous cherchons à nous repérer aux seuls événements extérieurs, plus nous nous sentons perdus, plus nous cherchons à nous rassurer… et nous voilà à attribuer à toute sorte d’objet une valeur salvatrice : un autre, un animal, la nature, un gourou ou un « grand annonceur » de temps futur magique. Un sauveur, à la façon de l’enfant.

Quand toute son attention est orientée vers l’extérieur, l’humain se déboussole, s’agite, s’exacerbe, crie, à la recherche de la bonne personne, la bonne solution qui va enfin lui permettre de sortir de son état et de sa situation. Car, au nom de notre désir immanent de conservation et de croissance, nous cherchons à apaiser cette tension intérieure : nous passons d’une célébration à une autre…Halloween et Thanksgiving n’ont pas suffi à apaiser cette tension ? Ouf, Noël arrive ! En avant la réaction défensive de fuite, véritable solution à court terme qui peut devenir problème sur le long terme, entretenant des habitudes de contrôle et d’évitement propres à entretenir la peur….

La connaissance de la logique émotionnelle nous invite à faire un pas de côté : regarder le désir d’être vivant comme un moteur, observer ses habitudes de contrôle ou de fuite, toujours à la recherche de quoi se sentir exister, les reconnaitre sans les juger mais à l’aune de cette logique de vie qui nous anime !

Ecouter le bon sens de cette information présente, pour chacun, dans son intimité sensorielle, naître et renaitre à chaque respiration, à chaque instant dans notre base, notre bassin, notre sacrum (qui a donné naissance au terme « sacré ») pour que se déploie en conscience notre être tel qu’il est déjà avec tous ses potentiels, toutes ses capacités y compris… les plus défensives.

Un pas de côté vers soi, pour reconnaitre ce que nous sommes, des êtres vivants biologiques et de culture, comme des milliers d’autres de différentes espèces. Simplement.

Image par Gerd Altmann de Pixabay

Fondation Ronald McDonald – Magazine Parents

Table Ronde : Apprivoiser ses émotions, ça s’apprend !

Une table ronde pour aborder les émotions des enfants, de la naissance à l’adolescence.
D’où viennent les émotions, à quoi servent-elles ? Comment les apprivoiser ? Comment accompagner son enfant dans la régulation de ses émotions ? Comment le climat ambiant ou les circonstances particulières (maladie, hospitalisation…) impactent les émotions ?

Avec :

  • Dr Catherine Aimelet-Perissol, fondatrice de l’institut de logique émotionnelle
  • Dr Saverio Tomasella, psychanalyste et écrivain
  • Dr Hélène Romano, psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialisée dans le psychotraumatisme

Interview de Catherine Aimelet-Périssol par Eva Roque sur France Inter

Le 1er novembre 2022 en compagnie de Marie Robert et Alexandre Jost

Comment recevoir un compliment ?

Accepter ou recevoir un compliment n’est pas toujours aisé.

Le SMS est arrivé quelques secondes après ma sortie du studio : « Trop belle ta chronique ce matin » suivi d’un émoji cœur.

Message signé d’une consœur à laquelle j’ai répondu : « Ah bon ? Je l’ai trouvée moyenne moi ». Ma réponse est partie et à ce moment précis, je me suis détestée…
Mais pourquoi répondre cela ?

Pourquoi ne pas dire simplement « merci » et passer à autre chose ? Pourquoi recevoir un compliment se traduit quasi systématiquement par une gêne, un embarras ?

Pourquoi ne pas accepter l’idée que oui, cette chronique était sans doute réussie. Ou que le plat que j’ai concocté pendant des heures pour des amis était succulent et qu’il n’était pas nécessaire de dire qu’il manquait de sel, qu’il était un peu trop pimenté et que le dressage était approximatif…

« Il est flou ! »

Aujourd’hui, lundi, c’est la réunion coordination. Tout le monde est présent sauf Augustin (celui-ci a la charge d’une mission pour l’entreprise, il travaille sur ce sujet depuis longtemps).

Voilà ce qui ressort de la discussion : « C’est flou ! Ce que dit Augustin de sa mission est vraiment flou. Nous, on ne comprend rien, c’est vraiment trop flou ».

Les échanges s’intensifient : « D’ailleurs, son comportement aussi est flou ! On ne sait pas ce qu’il veut faire ! Est-ce qu’il arrête, quand, est-ce qu’il continue de s’en occuper. Il n’est pas clair ! »

Seule Noémie exprime autre chose : « Pour moi, ses propos sont clairs : il dit et redit depuis plusieurs mois qu’il va cesser cette mission. Mais je vois qu’il continue ».

En quoi la logique émotionnelle pourrait éclairer cette saynète ? Comment pourrait-t-elle aider les participants à s’entendre ?

  • D’abord, que se passe-t-il au sein du groupe ?

Il y a un écart entre différents points de vue. Parmi les participants certains, les plus nombreux, décrivent une attitude floue chez Augustin et un seul autre décrit une attitude claire.

  • Ralentissons pour mieux observer ce qui se passe et nous mettre en rapport avec ces différentes informations.

Pour ce faire, tournons notre attention vers l’intérieur de chacun. La LE nous rappelle que nos représentations sont des fictions qui s’élaborent en soi avant de devenir des projections, des jugements sur l’autre ou les autres que soi.

Il s’agirait, fort de cette connaissance, alors d’oser se poser cette question :
Tiens, en parlant d’Augustin, je me rends compte que je me l’imagine flou. Ce flou parlerait-il de moi ? Ou plutôt de mes habitudes et mes actions quand je suis dans certaines situations ? Mais lesquelles ? Peut-être des situations qui me sont étrangères, que je méconnais et qui m’apparaissent complexes. Alors, cela m’arrange de considérer l’autre et son comportement comme étant flous. C’est sans doute une façon de me débarrasser de ce dans quoi je me sens perdu. Tout cela parle de moi ».

Voilà ce que la logique émotionnelle a à dire.
Mais de même, Noémie, dont le point de vue est tout autre, pourrait en ralentissant se questionner : « Cette clarté parle sans doute de moi ! Peut-être que je pose mon attention sur ce que je comprends des propos d’Augustin sans regarder que son attitude est en décalage avec ses mots. Ah, je reconnais là une habitude : voir ce qui m’arrange et éviter ce qui me dérange »

  • Monde flou/monde clair parle de nos représentation du monde environnant car l’humain fictionne et se représente l’autre, lui-même et ce qui l’environne. L’esprit filtre les informations qui arrivent jusqu’à lui par ses sens, il filtre en fonction de mémoires engrammées, d’évènements antérieurs qui s’apparentent à la situation qu’il vit aujourd’hui.

A chaque instant, le cerveau fait le tri parmi des milliers d’informations, il a conservé les mémoires de chaque choc aussi minime soit-il. Et pour aller de l’avant, nous nous remodelons, notre cerveau créé un nouveau petit bout de notre identité.

Et Augustin ? Est-il flou ou clair ? La question est ailleurs que dans cette binarité. Elle est dans la connaissance du processus qui nous responsabilise face à l’attitude de l’autre.

  • La discussion peut alors se clore sur une ouverture : « Je propose de prendre date pour éclairer la situation en écoutant vraiment Augustin et en regardant avec lui ses comportements en rapport avec son intention »

Pour voir plus clair en vous et autour de vous, venez rejoindre la prochaine formation « Percevoir la réalité »

Et apprenez à nourrir votre désir (intention) de clarté !

Catherine Le Sage

Prochaine conférence de Catherine Aimelet-Perissol

Les petits déjeuners essentiels organisent le 16 octobre 2021 une conférence ayant pour thème :

Révéler le bon sens de nos émotions.

Lieu de la conférence :

Vélodrome de Roubaix
13-15 avenue Maxence Van Der Meersch
59100 Roubaix


Catherine Aimelet-Perissol
Docteur en médecine, psychothérapeute et formatrice en logique émotionnelle, auteure et conférencière.

Joie, peur, colère, tristesse, sont quatre des grandes émotions qui nous traversent, nous alertent, nous guident et parfois nous submergent au point d’interférer dans nos actions et d’influer nos décisions.


Plutôt que de chercher à les « gérer », Catherine Aimelet Périssol nous invite à en faire nos alliées.
En tant que médecin et psychothérapeute, son approche est singulière : elle nous montre que les émotions sont l’expression du lien entre corps, mémoire et esprit.


Elles sont donc des indicateurs précieux. Elles sont un langage et ont leur langage. Se mettre à leur écoute et les décoder, c’est gagner en liberté en nous offrant la possibilité de les traduire en réponses adaptées aux situations.


À nous donc d’en prendre conscience, et avec bon sens, d’intégrer la Logique Émotionnelle pour faire de nos émotions un atout.

A propos de nos perceptions

La neuro-imagerie explique le processus de la Logique Emotionnelle® : celle-ci fait appel à la fonction mimétique des neurones dits miroirs et à nos capacités intéroceptives

L’ensemble des articles concernant nos perceptions étudie la perception dans sa dimension à la fois philosophique, cognitive et neurosensorielle. La neuro-imagerie est venue considérablement préciser comment se passe le processus qui permet l’intériorisation des informations externes et internes (venant du reste du corps). Les ouvrages de Lionel NACCACHE*, neurologue et chercheur en neurosciences, permettent de mieux saisir ce phénomène. Où l’on comprend que les informations perçues sont à la fois vraies et fabriquées…

Le lecteur pourra aussi découvrir les travaux de Sémantique Générale d’Alfred KORZIBSKI, qui mit en évidence les notions d’Inférences, de filtres anatomiques et psychiques. « Le mot n’est pas la chose » ou « ceci n’est pas une pipe » écrit sur le tableau de Magritte représentant une pipe, sont déjà un bon début pour voir autrement ce que nous sommes convaincus de voir pour de vrai !

Cette dynamique est le « sujet/ objet » sur lequel travaillent de nombreux chercheurs. Les neuroscientifiques maillent de plus en plus leurs recherches avec les chercheurs en sciences humaines.

Dans son ouvrage paru en 2006 (Le Nouvel Inconscient), Lionel NACCACHE propose aussi une lecture passionnante sur l’inconscient : celui-ci sort de la seule dimension freudienne pour s’étendre à de nombreux processus cérébraux cognitifs.

L’inconscient neurologique est un vrai inconscient, tandis que celui du père de la psychanalyse traduit le fourmillement du conscient psychique, formidablement doué pour créer de la fiction riche de sens, notamment par les mécanismes inconscients de construction de nos représentations à partir des informations mémorisées et bel et bien vivaces en soi. C’est seulement dans un deuxième temps que nous prenons conscience de nos représentations. Lionel NACCACHE « Le Cinéma Intérieur » 2020.

La Logique émotionnelle s’appuie sur ces constatations. L’écoute en résonance des perceptions et des sensations permet ainsi de révéler et de faire advenir à la conscience des mouvements perçus de l’extérieur et leurs effets sensoriels en soi à l’origine des émotions.

Le travail LE se situe à l’interface entre inconscient sensoriel, non pas refoulé mais informant en deçà du seuil de la conscience, et conscience cognitive, non pas « défoulée » mais informant du jeu vital que nous ne cessons de mettre en œuvre en interprétant et en fictionnant notre monde.

Le besoin de réalité d’être

Il consiste à être en harmonie intérieure en accordant du sens à la situation telle qu’elle est perçue …et à l’origine de son initiative personnelle. Là encore, le besoin de réalité d’être allie deux polarités apparemment opposées : statique pour conserver le sens et l’ordre harmonieux en soi et dynamique pour évoluer dans la situation.

La réalité de son être est la somme du besoin de sécurité structurelle et du besoin d’identité relationnelle. Le produit de cette somme est donc différent des deux besoins mais les contient dans son appel existentiel. Elle est une alliance entre le corps qui se défend pour exister et le corps en relation qui tient compte des autres pour aussi exister.

Cette alliance tend à mettre en accord l’ensemble du système nerveux face à une situation perçue comme complexe : le cerveau reptilien qui répond de la vie, le cerveau limbique qui en mémorise les moyens dans l’espace social et le cerveau néocortical qui anticipe les solutions pour poursuivre la vie de façon sensée.

Mon oncle d’Amérique

Mon oncle d’Amérique est un film français réalisé par Alain Resnais, réalisé en 1979 et sorti en 1980

Synopsis :

Le professeur Henri Laborit intervient au cours de trois récits entremêlés pour expliquer ce que nous savons aujourd’hui du comportement humain :

Jean Le Gall, issu de la bourgeoisie, ambitieux, mène une carrière politique et littéraire. Pour la comédienne Janine Garnier, il abandonne sa femme et ses enfants. Janine a quitté sa famille, de modestes militants communistes, pour vivre sa vie. À la demande de la femme de Jean, qui prétend être malade et condamnée, elle le quitte, puis devient conseillère d’un groupe textile où elle doit résoudre le cas difficile de René Ragueneau, fils de paysan, catholique, devenu directeur d’usine.

Le film se déroule en permanence sur trois niveaux : l’histoire racontée, les représentations mentales des protagonistes influencées par le cinéma et par leurs souvenirs propres, et des images d’expérience sur les rats n’ayant pas de rapport évident sur le moment, mais qui deviennent éclairantes sur le comportement des personnages à la fin du film.

Selon Laborit, la conduite est réglée par quatre éléments : la consommation (boire, manger et copuler), la gratification, la punition (avec pour issues la lutte ou la fuite) et enfin l’inhibition de l’action.

Il reprend la théorie de Paul D. MacLean des trois niveaux cérébraux (ou « cerveau triunique », qui guidait la réflexion neuroscientifique à l’époque) :

  • Un cerveau reptilien, commun à tout le règne animal, qui assure nos réflexes de survie et qui dirige notre comportement de consommation ;
  • Un deuxième « cerveau », le cerveau limbique, commun à tous les mammifères, celui de la mémoire, qui guide notre comportement de récompense : il nous fait fuir les expériences que l’on a connues douloureuses (Chat échaudé craint l’eau froide) et agir pour rechercher le plaisir. Si toutes les issues sont bouchées, l’inhibition de l’action provoque le stress et déclenche des maladies ;
  • Notre troisième « cerveau », le néocortex, plus développé chez l’espèce humaine, permet d’associer des idées provenant d’expériences différentes plus abstraites. Il ne nous sert hélas bien souvent qu’à tenir un discours qui permet de justifier nos deux premiers comportements.

Le néocortex devrait nous permettre de comprendre que ces deux premiers cerveaux n’instaurent que des comportements de domination entre les hommes. Or l’homme n’est fait que de son contact avec les autres hommes. Ne pas être conscient qu’il faut au moins canaliser les instincts de domination (puisque nous ne pouvons les éliminer) ne peut conduire qu’au malheur individuel et collectif. Ainsi, selon Laborit qui conclut le film, connaître ces mécanismes ne permettrait certes pas de les éliminer, mais au moins de les utiliser pour faire autre chose, de même que l’étude patiente des lois du mouvement n’a nullement supprimé la gravité, mais nous a permis néanmoins d’aller sur la Lune !

Source : Wikipedia

Extrait du film « Mon oncle d’Amérique« 

La liberté, c’est par là !

Comprendre ses émotions au lieu de les refuser est le début de la libération.

Dans l’émotion, deux voies s’offrent à nous :

Soit nous faisons la sourde oreille au message du crocodile et à l’intention vivante contenue dans l’émotion. Le « reptile » prend alors les commandes.

Soit nous prenons en compte le message et l’intention grâce à nos structures cérébrales plus récentes, notamment le néocortex. Nous écoutons alors l’intention intelligente du processus émotionnel et accueillons notre vulnérabilité. Cette information venue de notre être le plus intime et le plus fiable est là comme une invitation à stimuler notre créativité pour nous adapter à la situation dans le respect de soi et des autres, autrement que sous la pression des réactions défensives.

Les émotions nous renseignent sur nos besoins fondamentaux, comme la faim et la soif nous informent sur nos besoins de manger et de boire. L’émotion a donc une fonction vitale. Le vrai danger, pour soi comme pour la collectivité, est de la nier, de la rejeter ou de la subir sans en entendre l’intelligence et sans inventer de nouvelles réponses adaptées. La considérer au contraire comme une information utile et chargée de sens, comme un message bénéfique – bien que douloureux – est le début de la libération qui ouvre sur le choix de l’action à mener.

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