Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Comprendre pourquoi nous parlons de personnes toxiques

Depuis quelques années a fleuri la thématique des personnes toxiques. Livres et magazines nous conseillent sur les moyens d’éviter, de fuir et de se protéger de ces gens qui – peut-on lire – nous empoisonnent, veulent nous contrôler, nous volent notre temps…

Ma pratique en logique émotionnelle et ma formation en phytothérapie, qui aborde en 3ème année les plantes dites à risques (il faut entendre à risques pour l’homme), me permettent de questionner ce jugement : une plante est dite toxique quand existe une probabilité de subir un préjudice si nous y sommes exposés. Mais où se trouve la toxicité : dans la plante elle-même ou dans l’effet de ladite plante chez celui qui la consomme ? Et dans les relations entre humains, où se trouve la toxicité ? Chez l’autre… ou dans l’effet chez celui qui est en relation avec lui ? Et si les plantes nous aidaient à mieux comprendre la nature… humaine ?

Comment une plante à risques accède-t-elle au statut de plante toxique ? En induisant des symptômes de toxicité aux doses habituelles utilisées en phytothérapie : une plante dite toxique peut avoir un effet tant délétère que bénéfique sur notre santé. Selon la dose. Tout est toxique. Rien n’est toxique. Tout est question de dose disait déjà Paracelse. Dose de certaines substances de la plante… mais aussi capacité du receveur à recevoir cette dose !

Comment la logique émotionnelle peut-elle nous aider à fortifier notre intégrité plutôt que nous focaliser sur la toxicité des autres et nous en méfier ?

Que dosons-nous mal en face de personnes que nous jugeons comme toxiques ? Avant tout, la mesure de notre « je » ! Dans nos habitudes mentales, nous « sous-dosons » la responsabilité du « je » et « sur-dosons » le pouvoir de l’autre.

Quand nous abandonnons-le « je » pour nous répandre en un « tu » ou « il/elle » qui « me » fait ceci ou cela – me presse, m’étouffe, m’empêche, m’oblige, m’humilie… –, nous nous coupons de notre libre arbitre. Nous nous privons de voir ce que nous avons déjà fait dans la situation en face de cet autre. Car en agissant ainsi, nous avons répondu à notre élan de vie… de manière non totalement satisfaisante, soit ! Le ressenti qui en découle et semble nous « polluer », avec la représentation de l’autre comme « toxique », nous alerte pour nous ramener à notre élan vital, et nous invite à reconsidérer nos habitudes mentales et comportementales supposées répondre à notre intégrité, c’est-à-dire à nos désirs de sécurité, d’identité et de sens.   

Nous prenons l’autre en otage et nous voilà nous-mêmes pris au piège de notre émotivité, avec cette habitude langagière. C’est elle qui à la longue devient toxique en renforçant le ressenti, voire le ressentiment, tant vis-à-vis de soi que de l’autre. Peuvent apparaître alors des effets chroniques, c’est le stress, sous forme de maladies psychosomatiques, fonctionnelles puis organiques.

Alors, osons goûter la relation respectueuse, de soi à soi et à l’autre. Prenons le risque de prendre en compte ce qui fait choc dans le comportement et les paroles de l’autre, d’en contacter l’effet dans le corps. Puis, suite à l’adaptation automatique corporelle, remédions en conscience à l’altération de notre bien-être. Pour éviter d’en avoir sa dose, osons dire non, stop, posons des limites, affirmons-nous avec fermeté et sans offenser. Chemin faisant, notre regard sur l’autre évoluera possiblement : un autre, semblable et différent de moi, ni toxique, ni inoffensif d’ailleurs. Qui sait si nous ne le verrons pas comme un risque, au sens d’une « chance » ou d’un « don de la providence » : un autre bénéfique, car en sa présence, nous avons pris soin, en présence, de nous.

Gérald Testé psychopraticien

Écoute-moi ! Écoutez-moi !

Qui n’a pas exprimé avec angoisse, rage ou dépit ces deux mots ! Que ce soit dans l’espace privé d’un couple, d’une relation parents enfants ou dans l’espace professionnel, cette demande d’allure si anodine peut, en réalité, devenir un cri d’urgence! Car être écouté c’est se sentir exister dans la relation. Et ne pas être écouté, c’est, selon la coloration émotionnelle singulière à chacun, se sentir dérouté, vulnérable, rejeté, négligé, ignoré, tout seul.


Être écouté n’est pas un besoin vital ; même Robinson sur son île a survécu. Mais être écouté, c’est recevoir un écho de sa propre existence.
Écouter n’est pas savoir se taire ou répéter comme un magnétophone, pas plus que chercher à comprendre absolument le sens ou encore la psychologie des propos de l’autre. Écouter est bien plus simple et plus difficile que ça : c’est être relié à l’autre jusque dans la résonnance émotionnelle que les mots de l’autre génèrent en nous et jusque dans l’origine existentielle des mots prononcés !


Que nous disent la LE et les neurosciences pour nous aider à vraiment écouter ? 


Que le corps entend avec ses sens avant l’esprit qui comprend. Car notre cerveau corps est d’abord une « caisse de résonnance » avant que notre cerveau esprit habille de sens les mots (ou une partie des mots) entendus.


Écouter, c’est utiliser nos oreilles pour entendre des sons portés par la voix, entendre une vibration et donc une émotion que notre langage s’ingénie à décrire pour mieux en décoder le sens : on parle de voix plate, aigüe, chaude, frêle, grinçante, rude, brisée, d’outre-tombe, morne, guillerette…
La voix est le porte-parole, le haut-parleur de notre état émotionnel. Ne pas être écouté, c’est aggraver la difficulté à exister tel que nous sommes et renforcer la pression à devoir être un quelqu’un qui plairait à l’autre.


Écouter vraiment, c’est résonner avant de raisonner pour donner tout son sens à nos mots et à ceux de l’autre. Alors, quand nous sommes écoutés avec cette résonnance, nous pouvons -enfin- nous sentir vivants face à l’autre. 


Car écouter, c’est considérer que chacun parle non seulement pour être entendu mais aussi pour s’entendre lui-même car nos mots disent quelque chose de notre désir de vitalité, de nos besoins de sécurité, d’identité, de sens et de croissance. En somme, quelque chose de notre « homéostasie biologique, psychique et même culturelle » pour citer le neuroscientifique Antonio Damasio.


Venez apprendre « Comment bien écouter avec la LE ?  » lors du prochain séminaire du 22 au 24 mars 2019!

Catherine Aimelet-Périssol

Une croyance à haut risque !

Nous croyons que la réalité est celle que nos sens perçoivent : la « faute » à la conscience et à son effet miroir qui se fait une image des informations venues de l’extérieur pour agir et conserver, coûte que coûte, l’équilibre intérieur.


De ce regard fixé sur notre seule humanité, nous en avons oublié le lien intime que nous avons avec le niveau d’organisation qui nous englobe, celui de la Terre. Nous nous croyons séparés pour ne voir de ce qui nous entoure qu’un formidable jardin où nous pouvons puiser à l’infini, sans s’occuper si notre comportement a une incidence sur l’équilibre de celui-ci.

Or, un individu, c’est d’abord un organisme vivant, un être qui fait partie d’un Tout et qui répond à la logique du vivant. Depuis la molécule, la cellule, l’organe (rein, foie, cœur…), le système (vasculaire, endocrinien, digestif…) jusqu’à l’individu (unité indivisible organisée).
Et cet individu s’inscrit dans un environnement, il vit dans un espace-temps socio culturel, et dans cet espace il entretient des relations et des échanges : au niveau familial, professionnel, amical, national, jusqu’à l’organisation au niveau mondial de l’espèce humaine.
Mais pas que puisqu’il dépend aussi de la qualité de l’air qu’il respire, de la qualité de l’eau et des aliments qu’il absorbe… Tout individu a besoin d’énergie, énergie qui nous vient des molécules des végétaux via leur travail de photosynthèse. D’où notre lien avec le règne végétal et animal, mais aussi avec les sols et la roche de notre biosphère, et plus loin, le soleil qui rend possible la photosynthèse.

Y porter atteinte, c’est porter atteinte au vivant ! Et au vivant que nous sommes …

Aujourd’hui l’alarme sonne, et sonne de plus en plus fort… nous commençons juste à voir et vivre les désagréments de ce déséquilibre, mais nous avons bien du mal à changer nos habitudes de vie.
On le sait, mais jusque-là…. Ça va !  et nous continuons à chanter « tout va très bien Madame la marquise ».
Et il y a un risque et un coût élevé pour nous individu, et pour tout ce qui nous environne, si nous continuons à croire que nous pouvons agir sur notre environnement et que lui n’agit pas sur nous. Ne serait-il pas temps  de changer certaines de nos habitudes consuméristes ? Nous en avons les moyens et les ressources.

En quoi la Logique Émotionnelle pourrait-elle nous aider à mieux accepter cette réalité ?

En nous donnant à comprendre cette logique du vivant justement, avec les différents niveaux d’organisation de notre structure, qui est d’abord corporelle avec des milliards de cellules qui coopèrent pour maintenir notre structure individuelle vivante. A comprendre pourquoi nous nous sentons submergés par nos émotions jusqu’à en perdre notre latin, pourquoi nous ressentons l’angoisse ou la déprime jusqu’à en perdre la raison, et pour… quoi enfin nous répétons des comportements dont nous aimerions tant nous défaire !

Nous sommes des êtres de mémoire qui répétons les comportements qui ont permis ce maintien par le passé. Cela s’appelle les habitudes. Elles répondent à notre désir de vie, ont leur intelligence, mais à défaut d’y mettre de la conscience, elles s’imposent avec leurs corollaires : l’angoisse et le mal-être, et tout un monde de représentations et de croyances.

Nous vivons dans un monde de défis. Ces systèmes de représentations et de croyances sont des programmes mentaux que nous avons mis en place au fur et à mesure des difficultés rencontrées, qui nous ont été utiles car ils nous ont donné des repères pour garantir notre sécurité, prendre notre place dans le monde, et nous protéger de la souffrance. Ces programmes peuvent aussi devenir nos ennemis et nous enfermer dans nos représentations, bloquer nos mouvements et notre créativité, et qui ne nous évitent même plus d’être submergés et accablés par ces défis.

Lo logique émotionnelle nous invite à repérer nos croyances et nos évidences toutes les fois où nous pensons ne pas pouvoir faire autrement, malgré le coût sur nos vies et nos relations.
Et à chercher d’où me vient cette évidence ? Ai-je agi pour protéger, préserver quelque chose ? Quand nous comprenons le sens de nos actes, nous pouvons alors reconsidérer ceux-ci et voir si nous pouvons faire différemment…
Nous avons beaucoup plus de ressources que ce que nous croyons.

La découverte de notre nature physique nous amène à prendre conscience des différents niveaux de notre être et des relations que nous avons avec toute forme de vie.  Nous pouvons nous ouvrir à cette réalité et élever nos niveaux de conscience.
Cessons d’être soumis au système, emparons-nous de sa connaissance et sa logique pour l’employer à notre bénéfice, qui est aussi celui de notre entourage et notre environnement.
En commençant là où nous avons la main : c’est-à-dire le respect de notre être et sa bio-logique, ainsi nous sommes naturellement amenés à respecter les autres et la nature.

Sylvie Alexandre Rochette

Tous mes vœux pour la nouvelle année à toutes et à tous

Voilà un rituel auquel nous cédons avec joie, comme un bon augure. Santé, réussite, bonheur, projets, rencontres sont appelés à l’aube de cette année nouvelle. Autant de souhaits pour que se déploie la joie dans nos vies et que soient repoussées la peine, la peur ou la colère.


Mais, n’est-ce pas un peu court de se considérer comme de simples consommateurs recevant ces bonheurs comme des cadeaux ?


La compréhension de la logique de nos émotions pourrait-elle nous aider à agir pour que cette année soit — effectivement — bonne pour chacun autrement que par l’évitement des problèmes et des malheurs, par le contrôle de soi, des autres et des situations ou par la discrétion du repli sur soi ?


Ce qui pourrait commencer par rendre notre vie meilleure peut sembler paradoxal : il s’agit de faire corps avec ce qui est là, en nous et autour de nous et d’ouvrir nos sens à la nouveauté… puisque c’est bien elle que nous fêtons ! Et donc à l’inconnu !


Oser regarder et voir, oser écouter et entendre la réalité telle qu’elle se présente à nos sens, à notre corps vivant… quelques centièmes de secondes avant que nos interprétations, nos jugements ne s’emparent de cette expérience pour l’évaluer à l’aune du déjà connu.


Nous laisser surprendre, regarder soi, l’autre, la situation comme inconnue, c’est nous donner l’occasion d’apprivoiser le nouveau de cette année qui débute… et éviter qu’elle ne ressemble aux précédentes.


De la qualité de cette rencontre avec le réel va dépendre l’ensemble de nos actions : est-ce que je vois ce qui est là présent, nouveau ou bien est-ce que je me représente ce que je vois selon ce que j’attends et connais déjà ?  Car, si nous ne pouvons échapper au besoin d’exister, notre cerveau peut nous jouer un tour en privilégiant le connu et l’attendu plutôt que le réel. C’est là que nos émotions s’emballent…

Car ce ne sont pas nos ressentis qui guident nos actions mais bel et bien notre désir.


Pour que confiance et dignité riment avec appétence et courage, pour vivre la vie qui est la nôtre dans une époque chargée de bouleversements présents et à venir, d’enjeux sociétaux et environnementaux, ouvrir nos sens peut nous aider à ouvrir notre cœur.


Faisons ensemble une place à la Nouveauté de l’Année 2019

Catherine Aimelet Périssol

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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