Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Auteur/autrice : Alixe Lieutaud

Faire narration de la L.E en métaphores et en images

Ce mois-ci nous proposons un clin d’œil multifacettes, issu des écrits partagés lors de deux soirées-ateliers tenues en mars dernier sur le thème : quelles images et métaphores utilisez-vous pour parler de la logique émotionnelle ?
Et vous comment en parlez-vous ?

  • « Il était une fois des êtres humains croyant vivre dans leur tête, illuminés par leurs représentations, et souvent sourds aux signaux palpitants de leur corps. Tous les jours, ils regardaient le monde à travers des cartes mentales, la longue vue de leurs représentations et se rappelaient leur nécessaire et illusoire identité. Mais un jour, ils découvrirent la logique émotionnelle, elle leur apprit à décoder les émotions, ces précieux signaux d’alarme. Grâce à cela, ils convertirent leur regard vers leurs sensations, s’étonnant à nouveau de leur ancrage dans leur corporalité et de résonner au son de la parole des autres. Depuis ce jour, tels des aveugles décidés, ils marchent sereinement et mieux ancrés sur les flots de leur vie. Réconciliant conscience humaine et émotions, on accède parfois à une lucidité nouvelle pour savourer comment s’adapter, et parfois ajouter de quoi mieux répondre à nos désirs essentiels. Sachant que nous sommes mieux responsables, du simple fait que nous répondons déjà à nos désirs. Usha Matisson 

  • Kit de survie biologiquement inscrit dans notre chair, la logique émotionnelle peut devenir l’instrument qui guide notre vie au quotidien grâce à sa connaissance et son usage. L’Etre Humain est comme un tambour qui entre en résonance avec le monde qui l’entoure. Grâce à ses sens, portes ouvertes sur l’extérieur, il capte les informations qui résonnent sur sa plaque sensible. Se réveillent alors des cordes de guitare, ou de harpe, ou de violons qui, selon la fréquence, actionnent les touches du piano quand c’est agréable et « bon, vas-y, prends ». Mais ça peut être aussi la batterie qui tintamarre violemment et actionne la grosse caisse, « argghh, pas bon, défends-toi, enfuie-toi »… ou encore libère un petit air de flûte dissonant qui lui dit « cache toi ». Au fur et à mesure qu’il apprend le langage de ses clés musicales, il apprend le chant de chaque instrument et comment les accorder ensemble pour les faire sonner et générer un bel équilibre en lui-même et avec l’environnement. Et c’est ainsi que, grâce à cette connaissance, l’Humain devient musicien. Et quand il rencontre d’autres humains qui ont appris la même langue, et qui ont d’autres cordes à leur harpe et d’autres harmoniques, cela crée une belle symphonie. Sylvie Alexandre

  • Un nouveau jour, un nouveau matin. Marin se lève. Et comme chaque jour, il a sa longue vue sonore et colorée à portée de main. Il se dirige vers sa plage intérieure, les pieds nus sur le sable doux en contact avec sa terre. Sa longue vue est ajustée en direction à la fois vers soi et vers le large. Il peut y voir l’état de ses vagues intérieures. Suivant la couleur, le mouvement et l’agitation de ses vagues, elles indiquent son état émotionnel, sa météo intérieure. Il fait un état des lieux le matin mais aussi tout au long de la journée. À portée de main, la longue vue se manifeste, dès que le temps change (tempête ou mer calme). Il sait, regarde et ajuste sa longue vue pour voir ce qui se passe en lui. Marin vit dans le monde au milieu des autres qui comme lui ont une longue vue. Certains savent que la longue vue existe car ils ont été à la même école que Marin. D’autres n’ont pas encore trouvé son mode d’emploi, voire ignorent qu’elle est là, à la portée de leurs mains. Marin tente parfois d’expliquer comment fonctionne la longue vue. C’est une clef. Elle ouvre des portes, elle ouvre des portes intérieures. Ceci permet de mieux se comprendre et de faire connaissance avec soi-même en sympathie. Son monde intérieur révélé, il avance sur le chemin, la plante des pieds en contact avec sa terre à la rencontre d’autres, serein. Maryse Torregrossa

  • Notre nature humaine nous permet de tisser des liens en tant qu’êtres vivants, êtres sociaux. S’y soustraire s’avère impossible. Imaginons ces interactions comme une pelote de laine, un écheveau de fils vis à vis de nous-mêmes et vis à vis des autres. À tisser notre toile sans boussole, nous allons quelques fois trop vite, brutalement ou maladroitement. Nous rencontrons d’autres écheveaux aussi. Las ! Cela souvent se passe mal ! La pelote s’emmêle, s’embrouille, les fils se mélangent et s’amalgament. La connaissance de la LE est le processus qui permet de démêler les fils. En ralentissant encore et encore, nous faisons un pas de côté, et prenons un angle de vue différent. Avec curiosité, nous explorons la situation trouvant là où le fil peut être tiré. Avec patience, nous l’étirons doucement, nous nous ouvrons à l’accueil des émotions qui nous traversent. La Logique Émotionnelle nous permet de comprendre ce qui se passe. Dès lors, les liens se tissent, se co-créent, clairs, souples, apaisés et harmonieux. Monique Sanvisens

Photo de Tamas Sandor sur Unsplash

Qu’est-ce qu’un PPLE  ?

Un PPLE est un Psychopraticien en Logique Emotionnelle

  • Psychopraticien ?

Il fut un temps où le métier de psychothérapeute était libre d’accès et pouvaient y prétendre ceux qui avaient suivi un cursus de psychothérapeute dans diverses écoles dédiées, sans qu’il soit nécessaire de faire un cursus universitaire.

À la suite de la réglementation définitive de ce titre en 2010, les syndicats représentatifs constitués de psychologues, psychiatres, doctorants et psychanalystes ont décidé d’ajouter une nouvelle appellation au lexique psy : psychopraticien.

S’en sont suivies des propositions de formations mieux certifiantes et encadrées.

Le terme psychopraticien désigne explicitement un « praticien du champ psy ».

C’est par définition une personne chargée d’accompagner par une méthode spécifique les personnes aspirant à mieux se connaître, à surmonter une période difficile, à sortir de leurs souffrances, à trouver un sens à leur vie, à mieux mener leur existence ou simplement à faire le point, à aller mieux.

Le psychopraticien doit être accrédité par une commission de pairs à l’issue de sa formation et se conformer à la charte déontologie de sa profession. Il s’engage également à suivre des ateliers de pratique et de perfectionnement et à participer à des supervisions de pratique en groupe ou individuels.

  • Psychopraticien en Logique Emotionnelle ? 

Le PPLE fonde son accompagnement et son écoute sur la dimension vitale, bio-logique et subjective des comportements et des pensées de la personne en difficulté, voire en souffrance. Elle permet à celle-ci d’avoir un rapport plus confiant à elle-même en comprenant les causes intérieures qui la font réagir. Cette connaissance favorise de meilleurs rapports aux autres.. 

Grâce aux outils de Logique Emotionnelle, le soin qu’apporte le PPLE permet à la personne d’accéder à des possibilités d’adaptation, des solutions, inenvisageables auparavant. Celle-ci apprend à mieux prendre soin d’elle-même, et par extension de son entourage et son environnement.

Comment ? En entrainant son attention au sens vivant et nécessaire de ses habitudes et de ses ressentis, la personne découvre sa subjectivité comme un atout : ses mots, ses gestes, ses réactions défensives prennent sens et ce sens vivant favorise un sentiment de sécurité, base biologique de l’existence. Ainsi, sa façon de faire relation et d’échanger avec son entourage se renouvelle.

Avec les outils de la Logique Emotionnelle, le PPLE est au service de la personne : il l’accompagne à reconnaître sa réactivité émotionnelle et à se réconcilier avec son intelligence de vie. Ouvert dans son écoute, curieux pour la façon dont la personne s’est construite et organisée afin de répondre à son élan vital, le PPLE est prêt à tout entendre, sans pour autant tout croire.  Il propose à son client de reprendre sa part de responsabilité, c’est-à-dire de s’approprier comment il a été capable d’apporter réponse dans la situation rencontrée, comment il a, déjà, été capable de prendre soin de lui. Il lui permet également de porter son attention sur ses habitudes ; de comprendre comment, d’une réaction sur l’instant, s’est installée une répétition comportementale avec la croyance que ce qui a fonctionné une fois, fonctionnera forcément sur le long terme. Il l’accompagne aussi pour conscientiser les conséquences délétères de s’enfermer dans un seul type de comportements. Cette étape accomplie, l’exploration d’autres solutions peut apparaitre.

  • Responsabilité du Psychopraticien en Logique Emotionnelle ?

Le PPLE est conscient de sa propre nature émotionnelle et des mécanismes d’adaptation, ou cadre de références, qu’il a développés. Il sait que son écoute, au travers de ses propres filtres de perception, reste subjective, orientée, voire pressée par son propre système émotionnel. Prêt à tout entendre, il est conscient qu’il peut être impacté et déstabilisé. Il s’applique donc à lui-même les outils de la L.E. pour développer son sentiment de sécurité, tant intérieure que relationnelle et bénéficie du cadre sécurisant de la supervision.

Par ailleurs, il poursuit son apprentissage en formation continue et approfondit ses connaissances neuroscientifiques sur lesquelles sont fondées cette approche qui, à partir d’invariants biologiques, permet d’éclairer la psychologie en profondeur et de laisser se déployer le potentiel qui habite chacun. 

Photo de Nik Shuliahin 💛💙 sur Unsplash

Le compliment sous le regard de la L.E

Que nous soyons adulte ou enfant, que ce soit dans nos vies professionnelles, nos vies amoureuses ou nos vies familiales, comment comprendre que recevoir un compliment se traduise souvent par une gêne ou un embarras ?

Lorsque le compliment est donné, il vient révéler la manière dont nous le recevons.

Par son effet de surprise, il réactive un processus profond, émotionnel, très archaïque qui nous pousse à réagir : par exemple, nier ce qui a été donné par un « ce n’est rien », le réfuter ou encore l’accepter avec un timide « merci ». Autant de réactions plus fondées sur une logique de survie (la biologie) que sur une réflexion cognitive.

De plus, dans la mesure où le compliment est un regard d’évaluation que pose l’autre sur nous, il parle de l’effet qu’a sur nous ce regard. Il vient souligner une qualité, une puissance et par la même occasion, suggérer nos faiblesses, voire notre vulnérabilité.

Nous sommes alors amenés à nous questionner sur l’intention de son auteur :

  • Est-ce un proche qui par sa parole de valorisation vient se narcissiser lui-même ?
  • Est-ce un manager qui applique une simple technique pour être conforme à ce que ses supérieurs attendent de lui ?
  • Est-ce un moyen pour l’émetteur d’attendre quelque chose en retour ?

Le compliment peut même entrainer un effet  »d’addiction » quand notre attention est automatiquement orientée vers la reconnaissance ou une évaluation positive. Se manifestent en conséquence une angoisse du manque et une pression de performance : l’enfant, et plus tard l’adulte, s’imposent un certain niveau pour favoriser le compliment, la validation, le regard de l’autre aux dépens de la valeur de sa propre expérience.

L’autre n‘a même plus besoin de dire quoi que ce soit que nous nous demandons déjà si nous allons lui plaire au point de provoquer un compliment. 

La Logique Émotionnelle, en nous renvoyant à porter attention à notre expérience, permet de déconstruire l’attente du regard de l’autre et du compliment. 

L’un et l’autre se rencontrent : nous nous intéressons l’un à l’autre et nous portons notre attention ensemble sur l’acte qui a été fait, que ce soit dans le cadre professionnel ou personnel. Il s’agit alors d’une attention portée sur une réalisation que l’on peut regarder et qualifier ensemble, voire décortiquer ensemble. Il y a du concret, du réel que nous considérons alors comme fiable, donc comme source de sécurité, donc comme source de confiance.

Ce temps passé ensemble nous apprend quelle est notre singularité, notre distinction. 

Prenons l’exemple d’un dessin d’enfant. Il est important pour le parent d’aller rencontrer l’enfant dans son expérience qu’il va valoriser. C’est là que l’enfant peut se sentir reconnu. On peut demander à l’enfant qu’est-ce qui a été le plus difficile à faire ? Pourquoi le bleu du ciel ? L’enfant peut alors se dire : « Il s’est passé quelque chose chez moi qui fait que je reçois ce regard et cette interrogation de la part de l’adulte. » Et ça, c’est vraiment édifiant, au meilleur sens du terme.

À cette attention sincère, répond en général quelque chose de l’ordre d’un plaisir partagé parce que dans le compliment, il y a une histoire de plaisir.

Il s’agit alors d’écouter vraiment la parole qui complimente. Puis de se laisser éprouver par elle. Être attentionné à l’expérience sensorielle présente, pouvoir écouter cette expérience sensorielle, fait que nous pouvons manifester de la gratitude envers l’autre : un sourire, un geste, un regard appuyé qui dit quelque chose de la façon dont nous accueillons tranquillement ce don qui nous est fait.

Institut de Logique Emotionnelle - 9 rue d'Avron 75020 Paris

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