Décrypter l’intelligence vivante de l’émotion

Auteur/autrice : Catherine Le Sage

Le besoin de sécurité

Il consiste à être sûr et confiant dans son abri pour pouvoir dormir sur ses deux oreilles… et libre de ses mouvements pour pouvoir se sortir des dangers de l’environnement.
Le besoin de Sécurité va donc s’organiser autour de deux polarités, l’une statique et l’autre dynamique.
 
La sécurité est affaire de structure dans le monde matériel, à commencer par notre propre structure corporelle, par nature vulnérable. Nous pouvons nous y fier comme un espace fiable puisqu’il nous envoie les informations dont nous avons besoin pour vivre.
 
Ainsi la faim quand nous avons besoin de manger, la soif quand nous avons besoin de boire, la peur quand nous avons besoin de créer de la sécurité, si nécessaire en prenant la fuite pour éviter le danger.
 
Ce sont donc nos sensations qui sont nos meilleurs guides pour nous signaler nos besoins en manque de satisfaction.

Nos émotions, une mine d’information

Nos émotions nous informent sur nos besoins et nos motivations.


En plus des besoins fondamentaux comme l’air, l’eau et la nourriture, nous avons d’autres besoins, moins primaires et néanmoins incontournables, pour préserver notre intégrité d’être.
 
En premier lieu le besoin d’être en sécurité dans notre environnement, mais aussi le besoin d’être identifié au sein de notre groupe social. Et enfin, un besoin plus personnel, celui de réalité d’être une personne singulière qui mène un projet. A eux tous, ils constituent le besoin fondamental d’intégrité, tant physiologique que psychique – homéostasie, en terme médical.
 
C’est dire si les besoins fondamentaux sont à l’origine de notre motivation et des sensations de satisfaction. Mais ils sont aussi à l’origine de nos frustrations et des sensations douloureuses de manque. C’est à ce moment là que se déclenche l’émotion racine, la peur, pour nous presser à pallier ce manque.

Comprendre l’émotion pour échapper à son emprise.

« Loin d’être un problème, l’émotion est une solution » *

Difficultés de communication, de motivation, dépendance, sentiments de solitude, culpabilité, angoisse, agressivité, stress…

Ces douleurs sont avant tout les témoins d’émotions mal comprises et débordantes. Or, la peur, la colère et la tristesse sont un langage intelligent. Connaître et comprendre ce langage, c’est se libérer de l’emprise que nos émotions ont sur nos choix et nos rencontres… 

La Logique Émotionnelle est le modèle biologique du fonctionnement et des mécanismes cérébraux qui régissent l’ensemble de nos comportements et de nos adaptations. Elle est issue des recherches de Catherine Aimelet-Périssol sur cette bio-logique que constituent les émotions, permettant à chacun de mieux connaître sa nature psycho-corporelle.

C’est aussi un processus thérapeutique où l’accompagnement par l’écoute fait émerger les capacités d’autoguérison qui caractérisent l’être vivant. Catherine Aimelet-Périssol en pose les grands principes dans « Comment apprivoiser son crocodile » en 2002 ; c’est en 2005 qu’elle choisit le nom de Logique Émotionnelle (LE) pour définir sa méthode.

Fondée sur les derniers développements des neurosciences et les travaux sur le stress d’Henri Laborit, la Logique Émotionnelle offre une connaissance du Soi bio-logique et non conscient qui permet de mieux saisir les enjeux psychologiques qui perturbent notre conscience.

La logique du vivant, dont le cerveau est le grand organisateur, modèle nos ressentis et nos comportements, si souvent commentés comme irrationnels par nous et dysfonctionnels par les autres.

Pratiquer la Logique Émotionnelle, c’est opérer un ralenti sur images et un zoom avant sur ce qui se joue de vital en nous, sous l’effet de nos émotions et de nos états d’âme. C’est ainsi accéder à plus de libre arbitre, tant dans nos choix que dans nos relations aux autres.

* Catherine Aimelet-Périssol

Se libérer du passé pour agir en conscience au présent

L’émotion est un langage universel, même si les cultures diffèrent.

Le tout petit bébé le connaît instinctivement. Mais, sous l’impact de l’éducation, de la socialisation et d’événements déstabilisants, nous en avons perdu l’usage. Heureusement, celui-ci revient au fur et à mesure que nous nous exerçons.

Quand nous comprenons ce que la peur, la colère et la tristesse nous disent, quand nous réalisons que nos comportements d’évitement, d’agressivité ou de soumission s’adressent à nous, pour nous inviter à questionner nos automatismes et nos croyances, alors nous nous libérons de notre passé pour agir en conscience au présent.

Oser être soi passe par la reconnaissance du fonctionnement de notre réalité. L’aveu à soi-même de notre vulnérabilité, de notre impuissance à être parfait, à être autre que ce que nous sommes, fera alors écho à la richesse de notre potentiel.

L’émotion, avec les nombreux symptômes qui l’accompagnent, se manifeste dans un écartèlement entre un « ce dont j’ai besoin pour être intègre » et un « interdit au nom de l’autre ». Nos réactions de défense tentent de combler, dans l’urgence, cet écart qui menace la vie. N’en restons pas à ces réactions automatiques et coûteuses sur notre équilibre !

Émotion et motivation

Animé par Catherine Le Sage

Régulièrement, nous nous demandons ou nous demandons à l’autre (couple, famille, enfant, relation professionnelle..) d’être motivé ou d’avoir de la motivation …
 
La motivation semblant être un moteur pour atteindre quelque chose que nous désirons, aussi lorsque nous nous retrouvons démotivés, nous sommes comme en panne…
 

  • La motivation est-elle un appel ?
  • Qu’est-ce qui nous appelle ?
  • Sommes-nous appelés par l’extérieur ou l’appel provient-il du dedans de nous ?

 
Je vous propose tout au long de cette journée, de regarder ensemble ce qui se joue pour nous lorsqu’il y a émotion, motivation ou démotivation.
 
En appui sur notre logique émotionnelle, nous explorerons nos besoins fondamentaux, source de motivation à agir et les « pour_quoi » de nos comportements.
 
Cet atelier sera l’occasion d’allier exercices personnels et temps pédagogiques.
 
Catherine Le Sage, tout au long de cette journée,  vous invitera  à aller à la rencontre de votre  processus émotionnel, de  ses causes, de ses conséquences biologiques et psychologiques.

Éloge du manque et de l’absence

Calligraphie de Kyoko Rufin-Mori

Ô manque ! je crie ton nom

Je te dis aujourd’hui ma tendresse et mon amour
Ce jour sortie du chaos, relevée du k.o.
 
Ô blanc, Ô absence, Ô manque, Ô pas là … comme je t’entends, te ressens et te comprends maintenant
 
Aujourd’hui, je te vois comme l’éclaireur indispensable
Celui qui de sa lanterne m’a guidée à la vie
 
Bel objet blanc, blanc de l’absence, blanc du manque..
Je te dis aujourd’hui ma tendresse
Comme je comprends ton enseignement maintenant
 
En ai-je pesté de tous ses ressentis, rancœurs et ressentiments
De toutes ses alertes attirant mon attention, faisant le guet et pointant vers le « là » en moi
 
Aujourd’hui, je te vois comme l’éclaireur indispensable
Celui qui, de sa lumière éclaire le tissage du désir, de la présence.

Catherine Le Sage

Calligraphie de Kyoko Rufin-Mori

Désir(s) mode d’emploi !

Ce matin dans la véranda… nous bavardions Camille et moi à propos du « beau » soleil, source de chaleur et de rayonnement…
Et de là… réchauffée, je lance : et si nous parlions désirs ?
Et si nous aventurions du côté des désirs ?…
Nous baignons dans l’idée du désir, nous sommes environnés d’informations sur le désir, est-ce que tu sais ce que nous entendons par là précisément ?
Un désir de chocolat, un désir de parfum, un désir de vêtement, de smartphone, de voiture ?
Le printemps vient d’arriver et les couvertures de magazine acclament le désir sexuel…
Tous ces appels, ces tentations ne parlent-ils pas de convoitises ?

Vaste question répond Camille, pour moi, il n’y a pas UN désir, il y a tellement de désirs : par exemple le désir de me transformer, d’être un homme nouveau, le désir de faire des achats… hier je suis entré dans un magasin de musique, à gauche je vois des guitares, j’en ai déjà cinq, de tous types, mais pas celle-là, celle qui attire mon regard dans l’instant. Comme une bouffée en moi, je m’élance vers elle, la fait sonner, un son grave, généreux, je suis transporté par une sorte d’élan amoureux que je dois assouvir immédiatement…
Heureusement je me suis arrêté avant de passer en caisse !

Tout domaine où le désir appelle ne me paraît assouvi que temporairement. Avant cet épisode « rencontre avec une guitare » j’étais dans « j’ai mon bon nombre de guitares !! » et pfuit… envolé le « j’ai tout ce qu’il me faut » à la vue de cette nouvelle guitare.

Lorsque le désir est réalisé, il y a comme un effet temporaire, car, par exemple, une fois que tu as acheté le pantalon que tu guettes, et bien, un mois après, tu as encore envie, le désir revient d’un nouveau pantalon ou de quelque chose de nouveau et si tu réalises ton désir… et bien, un vide se fait sentir de nouveau sentir peu de temps après, et cela recommence… ainsi de suite… jusqu’à ce que je sois comblé de nouveau.

Cath :
Et si ce que tu décris était plutôt une forme de réponse aux désirs, plutôt que le désir lui-même ?

Camille :
Je pense que le désir est, avant tout, de me faire plaisir et le plus souvent dans l’instant.
Par exemple ce midi, ayant faim, je me prépare un sandwich avec de délicieux ingrédients choisi un à un… après le repas j’étais bien et satisfait.
Le désir c’est la vie !   Le désir est intimement lié à la vie, il rayonne à 360 : désir d’être reconnu, remarqué pour ma valeur, désir d’être accepté, etc.
Donc en résumé, le désir, c’est désir de plaisir, de satisfaction, de contentement voilà ma définition du désir.

Cath :
Et si le désir était là, en toi, en chacun d’entre nous, telle une quête intime, vitale comme tu le suggères ? Comme la logique émotionnelle nous le précise : un appel à avoir toujours de quoi être ! Comme un élan tissé, construit dans notre corps-esprit :
Après le déjeuner, tu étais content et repu, la même source (le sandwich) répondait à une forme de continuum en toi… avec ce même objet, avec cette même réponse se faisait une extension, un prolongement entre le temps pour le corps nourri par la matière sandwich et le temps pour l’esprit nourri par les délicieux ingrédients, voire même par le plein ressenti à être dans la véranda.

Tout comme « le » beau pantalon, « les » chaussures neuves, voire même « la » guitare semble être des solutions comme des réponses apportées à cet élan vital.
C’est comme si le désir était une énergie désirante qui n’avait qu’un but : nous faire nous sentir vivants, présents et épanouis.
Bien sûr, cela peut paraître plus ou moins fugace, la réponse une fois trouvée paraît s’évaporer, et nous voilà de nouveau à la recherche d’un plaisir, le même ou dans une autre gamme…

Camille :
Que veux-tu dire par « une autre gamme » ?

Cath :
Tout à l’heure, tu parlais plus précisément de reconnaissance, de valeur.
Et bien, le mois dernier, tu étais très affairé à mettre en œuvre le festival de musique, tant côté logistique, que côté répétitions, tout cela était enrichissant pour toi : tu t’es occupé au mieux de la logistique et chaque matin tu répétais pour les concerts.
Après tu as été complimenté par la présidente, applaudi par le public, et bien dans tous ces instants-là, dans ces courts temps-là, ton élan, ta motivation ont permis une forme de retour : tes désirs de reconnaissance, de valeur ont été nourris.
Le désir appelle, il œuvre et te rappelle que dans cet environnement-là (magasin de musique ou déjeuner) ou dans ce monde-là avec les autres (festival), il y est nécessaire et vital d’obtenir de quoi être.

Camille :
Parfois tu évoques la sécurité biologique, est-ce que cela est en lien avec le désir ?

Cath :
Bien sûr ! Notre cerveau, organe essentiel, veille H24 sur notre santé, sur notre vie. Il s’organise, et prend tout ce qui est à conserver ou à faire croître.
Évoquons le désir de sécurité ; chaque soir, tu prends bien soin de verrouiller le portail ainsi que la porte de la véranda.
En vérifiant tous les accès, tu as mis en place une forme de routine devenue solution pour te rassurer et dormir bien, à l’abri d’éventuels intrus.
(Ainsi là, il s’agit du côté conservation de la vie)

Et lorsque tu sors du parking, si un « pinpin » à l’audace de ne pas démarrer assez rapidement au feu, tu grognes, agacé de te retrouver coincé à ce feu et cette crainte parle bien du désir de mouvement. (Et là, il s’agit du côté croissance de ce désir de sécurité)

Et si, une autre fois dans la véranda, en compagnie de la logique de l’émotion, nous allions à la rencontre du mode d’emploi de notre désir afin de sortir de la pression à avoir toujours plus ?

Catherine Le Sage

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